Pierre HENRY, Symphonie collector

2009
06m 19s
Réf. 00362

Notice

Résumé :

"J'ai voulu commencer ce re?ve de Symphonie avec une tre?pidation de chemin de fer. Un souvenir concret de l'E?tude aux chemins de fer de Pierre Schaeffer. Des rythmes nouveaux fabrique?s avec des meubles rustiques de salle a? manger et des pulsions tournantes enregistre?es au Studio de la Radio nomme?es a? l'e?poque boi?tes roulantes (comparons avec la fin de l'E?tude pathe?tique)."

Type de média :
Date de diffusion :
2009
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Éclairage

Durée : 38'49

Avant propos en "guide de concert"

"J'ai voulu commencer ce re?ve de Symphonie avec une tre?pidation de chemin de fer. Un souvenir concret de l'E?tude aux chemins de fer de Pierre Schaeffer. Des rythmes nouveaux fabrique?s avec des meubles rustiques de salle a? manger et des pulsions tournantes enregistre?es au Studio de la Radio nomme?es a? l'e?poque boi?tes roulantes (comparons avec la fin de l'E?tude pathe?tique). Alors vient tout naturellement la PROSOPOPE?E, figure musicale mouvemente?e. Cri et hale?tement, pas et rumeur e?voquant un absent : Pierre Schaeffer. Introduction martele?e par les fameux sillons ferme?s sur disque souple 78 tours. Un tre?sor, ces travaux pre?paratoires de la Symphonie pour un homme seul ! Ici je fredonne, je chante avec ma langue, j'ajoute des roucoulades, j'imagine, je me souviens de mes anciens chorus et collectifs. Ainsi les bruits pre?pare?s enfouis dans le creusoir de mon piano s'enchai?nent en harmonies ou en se?ries. On croit entendre des me?langes d'ope?ra chime?riques. Les trains passent, la Symphonie projette ses vieux sillons. Pendant six mois j'ai e?coute?, repe?re? et classe? 87 disques souples Pyral soit 260 plages. Sons envers remis a? l'endroit, retimbre?s en un dialogue de vie. Comme un texte. Gloses infinies. On a envie d'en re?pertorier les proce?de?s de composition : en harmonie/ homophonie/ doublage/ fugue en canon e?clate?/ alternance/ re?pliques/enchai?nement/ soutien orchestral/ ornementation/ paraphrase.

Deuxie?me morceau . PARTITA. Pour claviers. Jeu the?matique en moquerie se?rielle pour quatuor : vibra/ piano/ violon/ harpe. Mais assez vite la me?lodie du vibraphone s'estompe vers une antiphonie de VALSE en double chœur. Le vocal se re?pond en cascades e?bouriffantes. Apre?s cette amplification de la pense?e cre?ative de Schaeffer un paquebot s'avance. C'est l'EROTICA emble?matique immerge? de soupirs en vocalises. Ce chant d'amour entrecoupe? d'un grillon se de?lite tout a? coup. Les voix s'acce?le?rent en un SCHERZO vif, pe?tillant et ze?bre? de rires et de ah-ah. Le texte de base dit par Nadine et Pierre est transpose? dans une tessiture e?leve?e, lie?e a? une improvisation que j'ai faite au piano en imitant les me?lodies des voix. Avec ce dialogue on croit entendre une invention comme du Bach. Dans ce remixage tre?s polyphonique je retrouve mes insolences d'antan. PROSOPOPE?E 2 : un concerto de grincements (on dirait des poules) dans le re?el d'un train et le couinement de milliers de violons. L'oreille s'e?pouvante mais voici la machine a? APOSTROPHE. Le piano-cric orchestre un absolument de?cisif net et de?finitif. Tout se tait et c'est la guerre avec ses orifices comme des bulles inverse?es. Chutes dans un escalier. Rythmes en syncopes. Bruits de ra?pes et beaucoup de cris. Charrue musicale, hoquets de la terre. Pressentiment de destruction. Fresque illumine?e : EROI?CA. Dixie?me morceau CADENCE ou? mon piano s'e?largit. Je pense au film : "Les 5000 doigts du Docteur T". Tous les Cage du monde descendent la gamme. Les ge?missements s'e?tranglent. Voici l'INTERMEZZO, morceau pathe?tique. "Rom rom tirelire", cueillette "d'heure exquise en ixe heureux". Et au-dela? Pierre Schaeffer annonce les titres de la premie?re Symphonie pour un homme seul. Enfin l'outre-tombe s'entreme?le et se de?cline. Il rejoint la fameuse STRETTE, aujourd'hui en chemin de fer. Les scieries au corps de violoncelle enchante? disent la naissance de cette musique : racines de sons, timbres mine?raux, notes trompe-oreille et : "je continue a? re?ver la nuit de musiques utopiques"..."

(Pierre Henry)