François BAYLE, La forme de l'esprit est un papillon

2004
05m 09s
Réf. 00366

Notice

Résumé :

"Ainsi, nourri de fantaisie (parfois jusqu'à l'absurde !) l'esprit va-t-il puiser dans le disparate innocent des circonstances de quoi germiner, pousser juqu'à la fièvre de l'éclair l'invention de l'idée qui prend forme et s'envole, emportée à son tour dans le vent des dieux et des diables, indifférents ..."

Type de média :
Date de diffusion :
2004
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Éclairage

Durée Totale 35'35

Ainsi, nourri de fantaisie (parfois jusqu'à l'absurde !) l'esprit va-t-il puiser dans le disparate innocent des circonstances de quoi germiner, pousser juqu'à la fièvre de l'éclair l'invention de l'idée qui prend forme et s'envole, emportée à son tour dans le vent des dieux et des diables, indifférents ...

Deux sensibilités auditives s'expriment dans ce diptyque, deux conceptions de la forme papillonnante : l'espace polymorphe étalé – dans ombrages et trouées, le temps polychrome tenu en suspens – dans couleurs inventées.

- Ombrages et trouées - 22' 30

Se glisser à l'intérieur du temps d'une étincelle ! Comme sous un arbre, s'y installer ... Un grand frisson va couvrir de sa ramure une zone de bruissements trouée de lumières et de couleurs. Le continuum multi-résonant émet des formes. Des marques s'y dissimulent, des figures, des signes. Ici ou là, des entités dynamiques enchevêtrées surgissent. Parfois ces "marques" révèlent plutôt les mouvements de la main-oreille instrumentée, ailleurs des figures naissent d'une volonté de signifiance. Espaces bruissants, blocs sonores, intervalles frissonnants, ces plages d'écoute se voudraient en équilibre métastable, à entendre comme les contradictoires accents du désir.

Les accidents de l'attention circulent parmi les appels ou plutôt "papillonnent" de l'un à l'autre dans une danse hérissée, heurtée, multipolaire.

Cinq moments se succèdent, maillés de rappels, d'étirements :

- formes espacées (épars / dispars)

- formes resserrées (résonances internes)

- formes enchevêtrées (éclats d'intensités)

- formes contrastées (klangfarben / trouées)

- formes ondulées (liens / ritournelle).

- Couleurs inventées- 13'05

Après l'intensité survient ici un moment de calme. Ne s'offre plus à entendre, dans sa "concrète immaterialité", que l'image multiple de résonances colorées et galbées, pour seulement en faire jouer (ainsi que d'un rouge posé sur des lèvres bien dessinées) ses volumes et ses brillances.

L'écoute mise sous pression (pendant déjà plus de vingt minutes !) par ce qui précédait, tout à coup s'enlève et se dilate comme un gaz chaud, ascendant.

Pour en assurer la libre anarchie et la maintenir autant que possible, des figures de lignes et de points captent une partie de l'attention et disposent en surfaces successives cinq "micro-climats": - couleurs claires, - couleurs sombres, couleurs nocturnes, couleurs graves, couleurs éclatées, jusqu'à un moment quasi central, couleur-cristal.

L'écoute colorée bascule alors sur l'écoute dynamisée, qui l'emporte par son martellement jusqu'à la fin avec couleurs-mouvements et couleurs-temps.

(François Bayle)