Luis NAON, Quatuor à cordes n°2 (Roue-étoile)

16 janvier 2005
03m 08s
Réf. 00374

Notice

Résumé :

"Ce quatuor comporte 5 mouvements reliés par certains matériaux communs et explorés sous différentes facettes. L'amplification de la présente version renforce la focalisation sur le son et nous permets un regard zoomé sur la matière musicale, qui devient, par la même occasion, électroacoustique."

Type de média :
Date de diffusion :
16 janvier 2005
Personnalité(s) :
Thèmes :
Autres lieux :

Éclairage

Durée Totale 20'

"Ce quatuor comporte 5 mouvements reliés par certains matériaux communs et explorés sous différentes facettes. L'amplification de la présente version renforce la focalisation sur le son et nous permets un regard zoomé sur la matière musicale, qui devient, par la même occasion, électroacoustique.

Une fois de plus il s'agit pour moi de reprendre des images du passé, de les tordre à ma manière, les utiliser sans scrupules mais sans référence précise (il n'y a jamais une citation ou un clin d'œil), les contraindre (et me contraindre) à une musique qui m'est propre, et qui pourtant devient le lieu commun du quatuor à cordes : terrain privilégié d'effacement de la personnalité de chacun au profit de l'ensemble.

Le sous titre comporte deux mots clés : Roue – Étoile.

L'idée de "roue" est née de l'imagination première du groupe de musiciens en relation avec le public : un premier dessin préalable à toute écriture musicale posait déjà l'idée de ce qu'allait devenir le "thème" du quatuor.

L'étoile propose l'ouverture du carré inéluctable, formé par les instrumentistes, en cinq mouvements. De la multiplication de cette relation entre cercle, carré et pentagone - ou étoile - naît le mouvement, fictif ou réel ou cœur de l'idée musicale.

Je pourrais donner plusieurs pistes d'écoute qui, à des niveaux différents, ont présidé à la conduite du travail, à l'évolution de son écriture.

Les forces essentielles d'action sur la matière sont de trois ordres : le processus, la répétition et la vitesse.

Les modes de jeu instrumentaux ne varient pas de manière significative à l'intérieur des mouvements, l'écoute se concentre sur la seule invention musicale et sur le développement. Seul le troisième mouvement, sorte de résumé ou point fixe ne respecte pas cette règle.

Les points de repère harmoniques ainsi que certains rappels d'images sonores identifiables posent des jalons pour l'écoute et traversent l'œuvre d'un mouvement à l'autre.

Les facettes et les angles de vue se succèdent et s'entrechoquent pour que l'observateur et l'objet se cristallisent en une idée unique : une réalité en accélération qui par l'immobilité de l'image est d'autant plus significative (rien ne se déplace mais tout bouge).

Le deuxième paradoxe du mouvement de Zenon d'Elée - évoqué par J.L. Borges dans "Avatares de la tortuga" Discusión Buenos Aires 1932- se situe dans la métaphore de la roue : ce symbole de vitesse et de parfait équilibre stable.

Comme toutes mes dernières pièces ce quatuor s'inscrit dans le cycle Urbana. Sa relation à l'espace urbain est double (au moins) : d'une part il incarne cette opposition entre l'accélération et l'équilibre stable, par ailleurs il est pure géométrie et lignes directrices, vecteurs et structures jamais apparentes mais toujours présentes dans la réalité."

(Luis Naon)