Jean SCHWARZ, Symphonie

29 avril 1975
03m 48s
Réf. 00326

Notice

Résumé :

Une meilleure connaissance des musiques du monde, l'infinie variété de timbre des instruments utilisés, les techniques vocales et de jeu que nous découvrons chaque jour dans tous les pays, ne peuvent laisser insensible le musicien. Son rôle devient multiple car les moyens actuels lui donnent la chance de faire éclater les valeurs bien établies sur lesquelles la musique est fondée depuis des siècles.

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Date de diffusion :
29 avril 1975
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Éclairage

Durée totale 23'45

Une meilleure connaissance des musiques du monde, l'infinie variété de timbre des instruments utilisés, les techniques vocales et de jeu que nous découvrons chaque jour dans tous les pays, ne peuvent laisser insensible le musicien. Son rôle devient multiple car les moyens actuels lui donnent la chance de faire éclater les valeurs bien établies sur lesquelles la musique est fondée depuis des siècles. Ceux qui habitent l'univers électro-acoustique se trouvent face à un champ infini de possibilités qui permettent une remise en cause perpétuelle de la recherche. Dans le métier passionnant, et un peu fou qui est le nôtre, il est impérieux de se renouveler sans cesse, déjà par rapport à soi-même et surtout par rapport aux autres. Les moyens du studio offrent cette remise en question permanente de l'univers sonore. Il m'a toujours semblé que les œuvres du répertoire acousmatique sonnaient comme des œuvres de musique de chambre et que peu de compositeurs avaient été sensibles aux nouvelles possibilités d'orchestration offertes par les sons électroniques et les traitements qui s'y rattachent. Il est rare en effet qu'une œuvre pour bande contienne une richesse en tessiture supérieure à celle donnée par la superposition de 15 ou de 30 fréquences fondamentales. Que représentent ces quelque 30 sons fondamentaux en général peu riches en harmoniques en regard du spectre caractéristique des quelque 100 notes émises simultanément par l'orchestre ? Plutôt que de développer en détail une des idées esquissées lors de mes premières réalisations (Erda, Anticycle, Il était une fois), il m'a paru plus intéressant de laisser provisoirement de côté le studio en tant que générateur de sons, tout comme les manipulations devenues familières qui s'y rapportent, pour concentrer le travail sur deux points : l'étude d'une forme classique et le mariage de sons d'orchestre avec des sons de synthèse.

Il peut paraître vain et présomptueux de concevoir à notre époque une symphonie si l'on se réfère à une tradition classique dont Bruckner et Malher, dans une certaine mesure, représentent un aboutissement. Dans le cas présent il faut faire abstraction de cet héritage et ne garder de l'idée de symphonie que la notion d'accord, d'ensemble de sons : laphonie.

L'esprit de la pièce s'apparente plus à celui du poème symphonique qu'à celui de la symphonie en plusieurs mouvements. les thèmes principaux sont exposés, développés et repris jusqu'à la coda finale.

Cinq familles de sons constituent le matériau original :

- sons flûtés de source électronique

- sons cuivrés de source électronique

- cuivres et tutti de source orchestrale

- sons concrets

- 24 cordes avec et sans traitement.

L'enregistrement des cordes a été réalisé par l'orchestre de Chambre de l'ORTF dirigé par Guy Reibel. Symphonie est une commande du GRM, Paris 1974.