Allocution sur le RPF

24 juillet 1947
01m 27s
Réf. 00009

Notice

Résumé :

Allocution prononcée le 24 avril 1947, à la Maison de la Résistance alliée. Le général, après avoir reçu les journalistes et répondu à leurs questions sur l'organisation du RPF et sur les buts que celui-ci se propose d'atteindre, prononce son discours sur la nécessité de l'union nationale face à l'effort de redressement de la France, nécessité absolue face aux difficultés du moment.

Type de média :
Date de diffusion :
24 juillet 1947
Type de parole :

Éclairage

La IVe République naissante doit faire face à d'importantes difficultés intérieures et extérieures. Le gouvernement dirigé par le socialiste Paul Ramadier depuis janvier 1947 a en charge la poursuite de la reconstruction de la France, notamment à l'immense tâche du redressement économique. La situation monétaire est très fragile et l'inflation forte. Le rationnement se poursuit pour combler les carences d'un ravitaillement insuffisant. Les tensions sociales sont sous-jacentes, prêtes à exploser, comme la grève chez Renault le 25 avril. Les tensions outre-mer sont inquiétantes : en plus de la guerre en Indochine, le gouvernement a dû faire face à l'insurrection de Madagascar, à des incidents sanglants au Maroc. Ces difficultés nuisent à l'entente entre les partis au pouvoir et les communistes se montrent de plus en plus critiques envers la politique du gouvernement, notamment en Indochine.

De Gaulle a annoncé la création officielle du Rassemblement du Peuple Français le 14 avril et le mouvement gaulliste est en train de s'installer dans le pays, avec la mise en place de secrétariats et de comités d'initiative provisoires et une campagne d'adhésions qui s'avère un grand succès. La conférence de presse tenue par le général de Gaulle le 24 avril constitue sa première prise de parole en tant que chef de "parti", depuis le discours de Strasbourg le 14 avril. Le Général l'ouvre par ces mots : "Messieurs, je suis très heureux de vous voir. La dernière fois que cet honneur et ce plaisir m'ont été donnés, c'était le 12 octobre 1945" et il la clôture par : "le peuple français doit maintenant, par-dessus ses divergences, se réunir pour sauver dans un monde très dur une chose sacrée, parfois oubliée, qui s'appelle notre Patrie".

Bibliographie :

Fondation Charles de Gaulle-Université de Bordeaux 3, De Gaulle et le RPF 1947-1955, Paris, Armand Colin, 1998.

Bernard Lachaise

Transcription

Charles de Gaulle
Sur les difficultés et les inquiétudes économiques, sociales, impériales, extérieures qui nous étreignent, sur l'esprit dans lequel nous devons les aborder et les résoudre, les Français et les Françaises, qui n'ont jamais joué, qui ne veulent pas jouer, qui n'entendront jamais jouer d'autres jeux que le jeu de la France, ont maintenant un sentiment commun. Mais il s'agit que ce sentiment trouve un cadre dans lequel il puisse s'exprimer et qui lui permette de devenir une force susceptible de créer une atmosphère et d'appuyer une politique déterminée. Il s'agit maintenant de savoir si nous allons demeurer dans un système de division ou bien, si par un grand effort, nous saurons nous élever au plan supérieur.