Voyage en Argentine

03 octobre 1964
05m 27s
Réf. 00098

Notice

Résumé :

Du 21 septembre au 16 octobre 1964, le général de Gaulle accomplit un voyage qui le conduit dans les dix Etats du continent sud-américain. Le 3 octobre il se trouve en Argentine : cortège officiel, manifestation pro-péroniste, visite et discours à la colonie française rapatriée d'Algérie (dialogue informel), danse traditionnelle.

Type de média :
Date de diffusion :
18 octobre 1964
Date d'événement :
03 octobre 1964

Éclairage

Du 21 septembre au 16 octobre 1964, le général de Gaulle accomplit un triomphal voyage à travers toute l'Amérique latine, visitant successivement le Venezuela, la Colombie, l'Équateur, le Pérou, la Bolivie, le Chili, l'Argentine, le Paraguay, l'Uruguay et enfin, le Brésil (en mars 1964, il avait déjà rendu une visite officielle au Mexique). Pour le président français, il s'agit avant tout de créer des contacts avec cette autre Amérique, de lui prodiguer les mêmes encouragements d'indépendance qu'aux satellites de l'URSS, et d'inscrire ainsi la politique de la France comme une troisième alternative possible face au monde bipolaire. Les Etats-Unis, pour qui le continent américain tout entier est une " chasse gardée ", y voient quant à eux un nouvel affront - parmi d'autres - de la diplomatie française.

En Argentine, la situation politique se révèle être explosive. Dans ce pays secoué par d'incessants coups d'État militaires, le président en exercice est Arturo Illia, dont le premier acte politique fut de légaliser le péronisme (depuis 1955, le président Juan Perón, soutenu par une partie de la population, s'est réfugié à l'étranger), mais le mouvement ne va pas sans inquiéter le gouvernement en place. Et le dictateur exilé met le Général dans une situation inextricable lorsque celui-ci demande à ses défenseurs de " saluer de Gaulle comme ils le salueraient lui ". Ainsi, des manifestations - violemment réprimées par le pouvoir, notamment à Cordoue - éclatent-elles sur le parcours du président français.

Le document - un reportage diffusé au journal télévisé - retrace les dernières étapes de ce voyage argentin entre manifestations péronistes, obligations protocolaires et visites culturelles. À une réception organisée par la communauté française de Buenos-Aires, de Gaulle prend la parole pour saluer les nombreux Français expatriés et rendre hommage au peuple argentin tout entier. Il ne cite pas le nom de Perón - à l'instar de tous les discours prononcés en Argentine.

Aude Vassallo

Transcription

(Musique)
Journaliste
Deuxième partie du voyage, les pays du versant atlantique du continent, pays plus avancés dans leur développement technique et en premier lieu l'Argentine avec Buenos Aires, 5 millions d'habitants capitale d'un pays essentiellement agricole mais capitale à tous les sens du terme .
(Musique)
Journaliste
A Buenos Aires, nous nous trouvons au contact direct d'un problème de politique intérieure, les partisans de Juan Peron, renversé par l'armée en 1955, réclament le retour de leur chef qui réside aujourd'hui en Espagne. Sous le signe de la troisième position, troisième force... On manifeste à l'arrivée Plaza de Francia, mais on manifeste sans l'ampleur que certains redoutaient. On retrouvera d'ailleurs d'autre contingent de peronistes sur les marches du congrès et plus dramatiquement à Cordoba. L'Argentine, pays blanc, pays agricole, est aussi la nation sud américaine qui depuis un siècle a reçu le plus grand nombre d'émigrants français. Aussi, nous attarderons-nous quelques instants à la réception de la colonie française de Buenos Aires, l'une des plus brillantes et des plus sympathiques de tous les voyages.
Charles de Gaulle
Ici peut-être plus que nulle part ailleurs, les français qui se trouvent occuper, qui s'y trouvent en activités, intellectuelle, économique, technique, scolaire, religieuse, tous ces français là nous représentent. Ce que vous êtes, ce que vous faites, dans une certaine mesure, c'est la France qui le fait ici. L'Argentine comme vous l'avez dit [BAQUET] est un pays depuis très longtemps très cher à notre pays. Il n'y a jamais rien eu dans son histoire et dans la nôtre qui nous ait divisé, au contraire nous avons toujours été d'accord pour tout l'essentiel de notre vie au milieu des peuples.
Journaliste
Les derniers Français venus s'installer en Argentine sont des Pieds-noirs dans la région de Mostaganem avec lesquels le général de Gaulle s'entretient pendant la réception.
Charles de Gaulle
Vous êtes ensemble ou bien
Pieds-noirs
Nous sommes ensemble, nous sommes ensemble mon général.
Charles de Gaulle
Ah mais c'est bien. C'est bien comme terre.
Pieds-noirs
C'est excellent comme terre mon général. Et il y a beaucoup de places pour de nombreux rapatriés encore.
Charles de Gaulle
Et alors, votre matériel, comment faites-vous ? Vous l'avez importé ou quoi ?
Pieds-noirs
Nous avons reçu l'aide de l'Etat mon général,
Charles de Gaulle
Vous avez un crédit pour [INCOMPRIS]
Pieds-noirs
Nous avons eu un autre crédit pour en acheter.
Charles de Gaulle
Je suis content de vous avoir vu.
Pieds-noirs
Merci bien, mon Général
Charles de Gaulle
Au revoir.
Journaliste
De l'Argentine typique, le Président ramènera 2 calebasses d'argent ciselé, offertes par Monsieur Ilias, un splendide poney moucheté de noir et le souvenir d'une fête champêtre qui lui fut offerte dans une estancia à la limite de la pampa argentine avec le concours d'authentiques gauchos.