Appel au rassemblement sur la France

11 février 1950
02m 33s
Réf. 00321

Notice

Résumé :

La guerre froide entre l'Est et l'Ouest prend un aspect de plus en plus inquiétant après la victoire des communistes en Chine. Face à l'inquiétude et à la division de la majorité et du gouvernement - les ministres socialistes viennent de démissionner -, de Gaulle en appelle au rassemblement des Français.

Type de média :
Date de diffusion :
11 février 1950
Type de parole :

Éclairage

La division domine le début de l'année 1950.

A l'extérieur, les clivages et les tensions entre le camp occidental et le camp soviétique ne cessent de s'accroître. L'inquiétude du côté occidental augmente d'autant plus que l'URSS dispose depuis 1949 de l'arme atomique et que la victoire des communistes de Mao en Chine renforce le bloc communiste. Selon l'expression utilisée par de Gaulle, le même 11 février 1950 : "la masse de la Russie soviétique, désormais doublée par la Chine et grossie des satellites qu'elle s'est, de force, attribués, dresse sa menace devant nous". De Gaulle ajoute : "la France et l'Union française se trouvent au contact immédiat de cette masse, dont la frontière ouest à trois heures d'auto du Rhin et dont la frontière sud-est borde nos postes du Tonkin".

A l'intérieur, la majorité de Troisième force, au pouvoir depuis mai 1947, combattue par le PCF et le RPF, se fissure avec la démission des ministres socialistes du gouvernement Bidault qui témoigne de la volonté de la SFIO de ne pas laisser au seul PCF le rôle de défenseur des travailleurs. Certes, les démissionnaires déclarent : "nous souhaitons instamment que soit maintenue demain comme hier la coalition des partis républicains". Mais pour la première fois depuis 1945, les socialistes ne participent plus au gouvernement.

Face à cette division, le général de Gaulle, président du Rassemblement du Peuple Français depuis 1947, insiste sur la peur, sur la gravité de la situation et reprend inlassablement le mot d'ordre clé de son action politique : le rassemblement.

Bibliographie :

Jean Charlot, Le gaullisme d'opposition 1946-1958, Paris, Fayard, 1983.

Bernard Lachaise

Transcription

Charles de Gaulle
Pour bâtir la France nouvelle et aussi pour la sauver, venez à nous. Vous qui êtes soulevés par la passion de la justice sociale, vous qui voulez briser les barrières des privilèges et de l'égoïsme, vous qui exigez que chaque homme, chaque femme, chaque enfant ait la dignité et la douceur de la vie, venez avec nous. Vous aussi qui gardez vivante la tradition nationale, vous qui respectez avec piété les fondations sur lesquelles fut bâtie la patrie, vous qui croyez que le pays a besoin du trésor des aïeux, venez à nous. Vous encore qu'anime la flamme chrétienne, celle qui...
(Applaudissements)
Charles de Gaulle
celle qui répand la lumière de l'amour et de la fraternité sur la vallée des peines humaines, celle où s'alluma, de siècle en siècle, l'inspiration spirituelle et morale de la France. C'est trois flambeaux qui, tour à tour, illuminent l'histoire de France, il faut, maintenant, qu'ils brûlent ensemble pour éclairer la sombre route tandis que le peuple, rassemblé pour son salut, marchera sans crainte vers le destin. Vive la France !
(Applaudissements)