La semaine des barricades à Alger

25 janvier 1960
01m 43s
Réf. 00338

Notice

Résumé :

Appel aux Algérois par le général de Gaulle, face aux événements insurrectionnels qui se déroulent à Alger à partir du 24 janvier.

Type de média :
Date de diffusion :
25 janvier 1960
Type de parole :

Éclairage

Le discours du 16 septembre 1959 sur l'autodétermination a provoqué l'inquiétude des Européens d'Algérie et la colère des activistes et d'une partie de l'armée, c'est-à-dire des artisans du 13 mai, qui se sentent trahis par de Gaulle qu'ils estiment avoir porté au pouvoir. En janvier 1960 dans un entretien publié par un journal allemand, le Général Massu, ancien président du Comité de Salut Public et commandant le Corps d'armée d'Alger, a vivement critiqué la politique du Chef de l'Etat. Il est aussitôt rappelé à Paris et relevé de son commandement. C'est le signal de violentes manifestations organisées le 24 janvier par les activistes, manifestations qui tournent à l'émeute et aux heurts avec la gendarmerie. Réfugiés dans l'enceinte des Facultés, les insurgés érigent des barricades autour de celles-ci et tentent d'obtenir le soutien de l'armée qui les isole sans les réduire. Averti le jour même à Colombey, le Général regagne Paris pour lancer un appel à la raison aux Algérois et réaffirmer sa confiance aux représentants de l'autorité de l'Etat sur place.

Serge Berstein

Transcription

Charles de Gaulle
L'émeute qui vient d'être déclenchée à Alger est un mauvais coup porté à la France, un mauvais coup porté à la France en Algérie, un mauvais coup porté à la France devant le monde, un mauvais coup porté à la France au sein de la France, avec le gouvernement, d'accord avec le Parlement, appelé et soutenu par la nation. J'ai pris la tête de l'Etat pour relever notre pays, et notamment pour faire triompher, dans l'Algérie déchirée, en unissant toutes ces communautés, une solution qui soit française. Je dis en toute lucidité et en toute simplicité que si je manquais à ma tâche, l'unité, le prestige, le sort de la France seraient, du même coup, compromis. Et d'abord, il n'y aurait plus, pour elle, aucune chance de poursuivre sa grande oeuvre en Algérie. J'adjure ceux qui se dressent à Alger contre la patrie, égarés qu'ils peuvent être par des mensonges et par des calomnies, de rentrer dans l'ordre national. Rien n'est perdu pour un Français quand il rallie sa mère, la France. Quant à moi, je ferai mon devoir. Vive la France !