Voyage en Roumanie, visite à Craiova

16 mai 1968
03m 47s
Réf. 00271

Notice

Résumé :

Du 14 au 18 mai 1968, le général de Gaulle effectue un voyage officiel officiel en Roumanie, alors qu'à Paris les troubles étudiants continuent. Accompagné du président Ceaucescu, le 16 mai, il se rend à Craiova où il visite plusieurs usines.

Type de média :
Date de diffusion :
16 mai 1968
Lieux :

Éclairage

Du 14 au 18 mai 1968, tandis que les manifestations et les émeutes étudiantes se succèdent à Paris, le général de Gaulle réalise un voyage officiel en Roumanie, laissant le soin au Premier ministre, Georges Pompidou, de régler une crise dont personne ne comprend encore l'ampleur. La République socialiste de Roumanie - satellite de l'URSS - est alors dirigée, depuis mars 1965, par Nicolae Ceausescu qui conduit une politique relativement indépendante de Moscou. Pour de Gaulle, le but de ce voyage est de tisser un réseau d'accords culturels, commerciaux, technologiques et politiques avec Bucarest, comme il le fait avec Prague, Varsovie, Budapest ou Sofia. Il s'agit aussi de rapprocher l'Europe tout entière - " de l'Atlantique à l'Oural " - pour lui permettre de s'imposer face aux deux blocs qui dominent alors le monde. Il voyage en compagnie de Maurice Couve de Murville, son indéfectible ministre des Affaires étrangères qui, en 1966, s'était déjà rendu en Yougoslavie, en Pologne, en Hongrie et en Bulgarie.

Ce reportage du journal télévisé est consacré à la journée du 16 mai, où le général de Gaulle, après quelques jours à Bucarest, arrive dans la ville de Craiova, où il visite tout d'abord les usines Electroputere en présence de Ceausescu. Dans l'après-midi, il gagne la Place de l'Union et prend la parole - après le président du Conseil d'État roumain - pour réaffirmer sa volonté de construire une Europe " de l'Atlantique à l'Oural ", c'est-à-dire une Europe " sans rideau de fer ", et qui soit capable d'assurer la paix chez elle, et dans le monde.

Le général de Gaulle - pressé par les événements de Mai 1968 - devra écourter son voyage d'une douzaine d'heures pour tenter de reprendre, à Paris, la maîtrise d'une crise pourtant déjà incontrôlable.

Aude Vassallo

Transcription

Commentateur
A Craïova, c'est un avion de la Tarom, les lignes aériennes roumaines, lignes aériennes nationales, qui amène le Président, madame de Gaulle, monsieur Couve de Murville et le Président Ceaucescu et son épouse. La délégation française est reçue par le Président du Conseil Populaire du district, et par le maire de la ville. On pourrait dire en fait par toutes les autorités de cette région et de cette petite capitale provinciale. Bouquets de fleurs, sourires, soleil, amitié. Roumanie et France. Craïova est une vieille cité royale. A l'époque de la révolution, au siècle dernier, on y chantait déjà la Marseillaise, en même temps que les couplets des révoltés que l'on appelait alors les Pandours d'Olténie. L'Olténie, c'est la région. Depuis 20 ans, Craïova est devenue l'un des centres industriels les plus importants du pays. Il compte 120 000 habitants, ces habitants qui ont délégué leurs représentants sur le terrain d'aviation et que l'on va retrouver ensuite tout au long du parcours. D'abord, non loin du terrain d'aviation, ce qui est la fierté de Craïova et de sa région, les usines Electroputere, qui fabriquent des locomotives diesel, des locomotives électriques, dont la moitié sont exportées dans une vingtaine de pays de trois continents. 8 000 personnes travaillent à Electroputere. Accueil par les dirigeants d'usine et par les représentants des ouvriers qui ont interrompu le travail pour recevoir le Président de la République et le Président Ceaucescu.
Interprète
Centre de production des locomotives pour des masses générales... [incompris]
Nicolae Ceaucescu
[roumain]
Charles de Gaulle
La France aime et estime la Roumanie à cause de l'avenir. Comme l'a dit le Président, tout à l'heure, si bien et si noblement, l'avenir où nous avons à faire tant de choses et de si grandes choses, où nous avons à faire l'Europe, d'un bout à l'autre. Une Europe, sans rideau de fer, une Europe où tous les Etats, toutes les Nations, soient maîtresses de leur destin. Une Europe qui coopère humainement, toute entière, pour le progrès et pour la paix. C'est cela que l'Europe, depuis plus de mille ans, cherche à faire, et c'est cela que nous avons à faire, vous et nous ensemble, si vous voulez bien !