Café Müller, de et avec Pina Bausch

29 février 2000
02m 05s
Réf. 00120

Notice

Résumé :

On peut voir ici plusieurs extraits de Café Müller, pièce emblématique de Pina Bausch, dans la première version, où Pina Bausch dansait elle-même sur scène. Les extraits présentés ont été filmé lors de la présentation de la pièce au Festival Mondial du Théâtre de Nancy.

Date de diffusion :
29 février 2000

Éclairage

Café Müller est présenté en 1980 au Festival Mondial du Théâtre de Nancy. C'est la deuxième fois que Pina Bausch et le Tanzteather Wuppertal jouent à Nancy, qui les a fait découvrir à la France en 1977 avec Die Sieben Todsünden (les Sept Péchés Capitaux). À cette époque, Pina Bausch (1940-2009), qui dirige le Tanztheater Wuppertal depuis 1973, est très critiquée dans sa recherche d'une nouvelle chorégraphie, à la frontière entre danse et théâtre. La reconnaissance internationale qu'elle acquiert, suite aux représentations au Festival de Nancy, lui permettront finalement d'acquérir une assise suffisante pour poursuivre son travail à Wuppertal, où elle restera 36 ans, jusqu'à sa mort en 2009.

Café Müller, créé en 1978, est une de ses chorégraphies majeures, emblématique de son travail si particulier. Inspiré de son enfance dans le bistro de ses parents, l'ensemble du spectacle se déroule dans une pièce remplie de chaises. Cinq acteurs-danseurs se croisent et se poursuivent sans vraiment se rencontrer dans cet espace encombré. Heiner Müller dira à propos de ses chorégraphies, lors d'un entretien en 2003 : « Il y a douze ans, j'ai vu pour la première fois, l'un après l'autre, six ou huit spectacles de Pina Bausch. Ils m'ont énormément impressionné, mais aussi fortement irrité et à vrai dire, également beaucoup perturbé, parce que j'ai vu là pour la première fois au théâtre, du moins en Allemagne, des œuvres qui possédaient la structure d'une tragédie, ce que l'on ne voit pratiquement plus sur scène, enfin pour ce qui est du théâtre parlé. » Pina Bausch a reçu sa formation de danseuse à l'école Folkwang à Essen, sous la direction de Kurt Jooss, dont la conception d'un expressionnisme dansé influencera l'élaboration de son théâtre-danse. Elle théâtralise les gestes quotidiens, cherchant à retranscrire les émotions dans l'écriture gestuelle plutôt que dans la recherche purement formelle, telle qu'elle se pratiquait encore majoritairement dans la danse classique. Aux mouvements dansés, elle ajoute la parole et le jeu, créant le trouble chez certains spectateurs habitués à des pratiques bien définies.

À partir de 1979, Gérard Violette accueille Pina Bausch au Théâtre de la Ville à Paris. Il lui restera fidèle jusqu'à sa mort en 2009, et certaines de ses créations continuent encore aujourd'hui à se jouer. En 30 ans, les critiques adressés à sa démarche se sont transformées en ovations. Son travail est mondialement reconnu et de nombreux chorégraphes reconnaissent l'influence qu'elle a eu dans leur travail. Le Festival de Nancy aura grandement aidé à sa reconnaissance, lui permettant de poursuivre son travail de recherche.

[En savoir plus] : Ce spectacle est disponible en intégralité sous forme coffret livre-DVD (© L'Arche Editeur, Paris 2010).

Sidonie Han

Transcription

(Bruit)
Intervenante
Je suis vraiment impressionnée, là aussi il y a avait cette espèce de mise en danger comme ça, du spectacle à travers les danseurs-comédiens. Le théâtre-danse ce n'était pas tellement évident non plus et là aussi, elle fait toujours des choses qui sont comme ça, sur le bord de devenir autre chose quoi. C’est le théâtre sur la charnière comme ça, sur la frontière, il y a une espèce de virulence, plus que de violence comme ça qui est très caractéristique de ce théâtre.
Journaliste
Pina Bausch déclare : « Le fait d’avoir été invités à Nancy nous a beaucoup aidé à Buppertal dans notre travail. Je crois que sans cela, nous n’aurions jamais survécu. »