KompleXKapharnaüM, PlayRec

2007
03m 21s
Réf. 00648

Notice

Résumé :

La parole d'un vieil ouvrier, des photographies d'archives et des musiques mixées en direct composent une fresque multimedia où se réinvente la mémoire de l'usine hydroélectrique de Cusset, à Villeurbanne.

Date de diffusion :
2007
Source :
Avec l'aimable autorisation de :
Thèmes :

Éclairage

KompleXKapharnaüM réunit autour de Stéphane Bonnard et Pierre Duforeau une équipe de plasticiens, vidéastes, écrivains et musiciens. Depuis 1995, la compagnie, implantée à Villeurbanne dans le quartier de la Soie, propose des interventions dont la ville constitue la trame. Paroles glanées au fil de rencontres, prises de vues, de sons, entretiens, portraits sonores ou vidéographiques, archives, traces, souvenirs, cette matière documentaire est mise en jeu lors de restitutions spectaculaires - déambulatoires, installations in situ - où se mixent en direct sons, vidéos, graffs, collages et bricolages.

La première intervention emblématique du collectif est SquarE, télévision locale de rue, créé en 2000, une déambulation qui projette sur les façades des immeubles les images agrandies d'habitants d'un quartier filmés chez eux. Avec SquarE Net (2004), l'investigation s'étend à l'espace virtuel : des groupes d'habitants de plusieurs villes sont invités à en capter des images et à les diffuser sur un site internet ; ces images sont ensuite réinjectées dans un environnement réel, sur des écrans suspendus à un Arbre à palabres.

PlayRec s'appuie sur la mémoire d'une ville. Son point de départ est un lieu qui a connu une activité symbolique, forte pour cette ville et ses habitants, une activité à présent disparue. Pour ses concepteurs, il s'agit de "raconter l'histoire de ce lieu, réfléchir à la manière de raconter cette histoire, éprouver différents outils, médias, pour tenter de transmettre la mémoire de cet espace." Pour cela, "il sera nécessaire de chercher des témoins, glaner des traces, des fragments, des souvenirs ensevelis sous la mémoire officielle, sous le vernis des commémorations, de gratter le factice contemporain pour faire surgir des petits bouts d'humanité..."

À Villeurbanne, à l'occasion du festival Les Invites, en juin 2007, le lieu choisi est l'usine hydroélectrique de Cusset dont l'implantation, en 1896, a permis l'essor des industries de tissage, de teinture et de mécanique dans tout l'est lyonnais. Aujourd'hui, tout est automatisé, on est passé d'une quarantaine d'ouvriers à six salariés qui travaillent depuis une salle de contrôle. Une fois rassemblés témoignages, photos, plans du barrage et autres traces, la restitution s'est faite en extérieur. Les vidéastes, musiciens, lecteurs, peintres, de PlayRec ont alors formé un "big-band" multimédia qui a exploré la mémoire du lieu, réinterprété son histoire et réalisé sur la façade du bâtiment une fresque géante qui fixait des fragments de cette mémoire récoltée.

Poursuivant la même démarche, KompleXapharnaüM a créé en 2009 Memento, qui interroge la mémoire des résistances et les pratiques en marge de la société, et s'intéresse activement aux transformations actuelles du quartier de la Soie.

Documentation

Le site de la Compagnie KompleXKapharnaüM

Sylvie Clidière

Transcription

(Bruit)
(Silence)
Intervenant
Quand on avait été jeune, ils habitaient au celibatorium, à côté-là, ce bâtiment en longueur, et bien combien de fois à midi on allait manger là-bas, on achetait c’était tout près, ils m’emmenaient avec eux et puis à une heure et demie on était, on finissait à midi, midi pour recommencer à une heure et demie, on avait bien le temps de manger tous ensemble hein. Ça ne dérangeait personne.
Journaliste
Vous aviez pas un moment ?
Intervenant
Ah mais, c’était du bon temps, ah oui, oui. Pour moi c’est, pour moi ça a été du bon temps.
(Musique)
Intervenant
Et vous aviez pas du [Inaudible], oui oui oui oui. Non non [Inaudible]
(Musique)
Intervenant
On arrête mais là, il n’y avait que ça, des brochettes, mais enfin, on se faisait, on se faisait des brochettes pour le repas du soir. Et puis c’était tout hein !
(Bruit)
Intervenant
Quand j’étais de quart, le dimanche après-midi avec le copain, on faisait des brochettes pour le repas du soir. Je n’ai que des bons souvenirs ici surtout avec cette équipe, Frédéric Peuchot, le petit Louis, Nougat, Cabri, Petit Bouddha, quand les anciens sont partis je me suis trouvé qu’avec des jeunes. Ca me faisait souci mais ils m’embarquaient avec eux et je n’ai pas regretté ces années-là. J’étais aussi jeune qu’eux. Pour les 20 ans de [incompris], on a cassé la croûte tous ensemble ce jour-là. On n’a pas repris à une heure et demie mais à deux heures. 20 ans ça s’arrose hein ! C’est des bons souvenirs, on faisait les andouilles mais le boulot était toujours fini. J’ai bien aimé ce travail. J’ai bien aimé ces machines, j’aimais bien bâtarder. Le chef d’exploitation voulait que je finisse comme conducteur de tableaux, moi, je n’ai pas voulu, enfermé dans un bureau, non merci. J’aimais mieux traîner mes mains dans le cambouis. C’est vrai que c’était le bon temps, c’est du passé tout ça. C’est bon ?
Journaliste
Parfait.