Les Petites Morts de Nicole Mossoux et Patrick Bonté

07 février 1989
01m 47s
Réf. 00814

Notice

Résumé :

Dans Les Petites Morts de Nicole Mossoux et Patrick Bonté, le mouvement organique raconte et se fait théâtre : double inspiration, celle de la danse où le geste explose, celle de la marionnette où le corps devient métaphore de l'objet inerte.

Date de diffusion :
07 février 1989
Source :
FR3 (Collection: Normandie soir )

Éclairage

Nicole Mossoux a étudié la danse à Mudra Bruxelles auprès de Maurice Béjart ; Patrick Bonté est dramaturge et metteur en scène. Depuis leur rencontre en 1985, ils ont créé vingt-neuf spectacles et réalisé cinq films.

Située aux frontières de la danse et du théâtre, la recherche qu'ils mènent vise à fondre ces deux disciplines en un seul langage en partant de thématiques précises qui trouvent leur formulation dans le mouvement.

Leur spectacle qui interroge toujours la présence de l'acteur/danseur cherche à créer un trouble dans lequel le spectateur puisse se sentir personnellement impliqué, ou son individualité soit seule guide pour l'émotion. Au-delà d'un indéniable style propre à la compagnie, le parcours de celle-ci dessine à chaque fois un nouvel univers, touche une problématique particulière, que les spectacles soient intimistes ou qu'ils rassemblent un plus grand nombre d'interprètes.

Entre intentions théâtrales et prolongements gestuels, chaque création se cherche un ton et un langage qui lui soit propre même si l'étranger côtoie toujours le familier.

Compagnie bicéphale elle amène également presque systématiquement le pôle masculin et féminin d'une vision créatrice qui tendrait à une réelle complémentarité Leur compagnie est soutenue par la Fédération de Wallonie Bruxelles et par Wallonie Bruxelles International.

Nicole Mossoux et Patrick Bonté ont également écrit beaucoup de textes de réflexion... un numéro spécial de la revue Alternatives théâtrales leur a d'ailleurs été consacré. Ils donnent des cours et assurent un atelier mensuel auprès d'enfants autistes au Centre orthogénique de Mont sur Marchienne.

Ce qui intéresse ces deux artistes, passionnés de psychanalyse, c'est d'aller à la rencontre du spectateur en s'adressant de manière subtile à sa sensibilité, son inconscient à travers le familier.

Nicole Mossoux et Patrick Bonté font vraiment oeuvre commune, l'un amenant l'autre à aller très loin dans l'idée, dans l'inspiration. A chaque spectacle ils interrogent des vocabulaires scéniques différents : son, langage, vidéos, marionnettes, jeux d'ombres, voltige, spectacle sur glace etc, etc...

Ils maintiennent pendant de nombreuses années un répertoire assez large dont : Twin houses, Lucas Cranach l'ancien, Kefar Nahum, Les buveuses de café, Migration ...

Cette compagnie belge qui s'est souvent produite en France a apporté un regard d'une grande créativité dans cette interface entre le mouvement et le théâtre, ou le geste traité comme un vocabulaire majeur est revisité en permanence au service d'esthétiques très différentes.

Claire Heggen et Yves Marc

Transcription

Journaliste
Du rapport à la nourriture. La métaphore de Patrick Bonté et Nicole Mossoux, est un voyage vertigineux dans l’imaginaire du ventre. Intimité traquée, sens bouleversés, c’est la poésie, l’érotisme et la beauté des Petites morts.
Nicole Mossoux
Il y a une logique qui nous appartient, il y a toute une structure qui s’est établie, au fur et à mesure du travail. Mais je pense que c’est au spectateur d’y mêler sa vie intime.
(Musique)
Nicole Mossoux
C’est émotivement éprouvant pour moi. Ça demande peut-être une forme de concentration qui est très dense, très serrée. C’est une façon de bouger qui ne dégage pas beaucoup d’énergie, d’énergie réelle mais qui reste très concentrée à l’intérieur.
(Musique)
Intervenant
Il est certain que c’est un personnage qui est à la fois le regardeur et le regardé ; enfin, autour duquel l’action de manger se passe, qui semble tout diriger et à qui tout finit par échapper.
(Musique)