Compagnie Amoros et Augustin 360° à l'ombre

10 novembre 2000
02m 18s
Réf. 00840

Notice

Résumé :

En l'an 2000, sur quatre grands écrans parcourus en tous sens par des comédiens se faisant également peintres, montreurs d'ombres, danseurs, vidéastes ou musiciens, la compagnie Amoros et Augustin joue 360° à l'ombre.

Date de diffusion :
10 novembre 2000
Source :
FR3 (Collection: JT soir Reims )
Fiche CNT :

Éclairage

S'inspirant tout d'abord du théâtre d'ombres traditionnel turc, aux silhouettes plaquées sur l'écran, Luc Amoros (né en 1956) et Michèle Augustin (née en 1956) ont rapidement détaché leurs personnages du support pour mouvoir les ombres dans l'espace et produire ainsi, grâce à la lumière, des images troublantes. Puis, convaincus que le mystère n'est pas dans l'illusion de la manipulation mais dans l'ombre elle-même, et dans l'émotion que ses mouvements provoquent, ils trouvent inutile de cacher les corps des interprètes dans les spectacles que les rencontres de cultures lointaines nourrissent : Sunjata, l'épopée Mandingue, sur le héros épique le plus populaire du continent africain, en 1989, ou Le Chant de l'ours d'après les thèmes mythologiques lapons revisités par l'écrivain norvégienne Marry Somby, en 1993. La musique est exécutée en direct, la danse est intégrée à la dramaturgie.

Leur exploration de l'image en mouvement se décline à travers les références au cinéma : Senor Z en 1991, Bounty (Dernières nouvelles de la...) en 1996, et Mr Grant en 1999. Sous l'influence des performances du peintre et marionnettiste catalan, Joan Baixas, les compositions plastiques réalisées et effacées à vue s'ajoutent aux diverses formes contemporaines de projection. Les ombres désertent peu à peu la scène mais l'écran reste. « Mes ombres se sont muées en traces de peinture et en pixels vidéo » remarque Luc Amoros.

360° à l'ombre, en 2000, inscrit ainsi en direct l'histoire du rapport de l'homme avec l'image, de l'art rupestre à l'art urbain en passant par l'écriture et le cinéma. Le public n'est pas tenu de rester en face de l'écran. Il peut choisir son point de vue en contournant la scène, et voir l'envers du décor. Tel est son programme : « Le spectateur sera tour à tour invité à visiter la grotte de Lascaux et le plateau de tournage de Psychose d'Hitchcock, avant d'assister à l'élaboration d'une image de sable au beau milieu du désert navajo. Convié ensuite aux expériences de Muybridge tentant à la fin du XIX e siècle de restituer en images le mouvement de la vie à l'aide de son fusil photographique, il assistera enfin à la confection d'un tableau rituel aborigène ». Michèle Augustin rejouant la célèbre scène du meurtre sous la douche dans Psychose est un morceau d'anthologie. Les six comédiens dessinent, filment, écrivent, chantent, dansent, avec une énergie débordant le cadre, faisant leur un principe aborigène : « Le monde n'existe que s'il est peint, psalmodié et arpenté ».

Et les deux fondateurs se sont séparés. Luc Amoros a conservé la compagnie, créée en 1976, à son seul nom, et Michèle Augustin a fondé sa propre structure, Amalthée, en 2005.

Evelyne Lecucq

Transcription

(Musique)
Journaliste
De l’art rupestre à l’art urbain c’est une belle histoire d’amour que nous a proposé hier soir au manège de Reims la compagnie Amoros et Augustin, un amour fou pour l’image.
(Musique)
Journaliste
Photos, vidéo, peintures, cinéma, un amour inconsidéré, éblouissant qui renverse toutes les références et les détourne pour mieux les mettre en valeur.
(Musique)
(Bruit)
Intervenant
On part par exemple de la préhistoire qui sont déjà les premières images qu’on connaisse de l’homme et on remonte jusqu’au cinéma, entre deux, il y en a d’autres, mais c’est aussi le temps donc ce temps-là et aussi le temps de la représentation, c’est-à-dire que tout se crée en direct et à vue.
Journaliste
Un tourbillon d’images et de sons, véritable prouesse technologique et humaine, ici, pas de montage, pas de bande son, une petite caméra vidéo reproduit la scène à grande échelle et les comédiens rythment le tout avec leurs danses et leurs chants.
(Musique)
Inconnu 1
Ce mélange entre nouvelles technologies, le tribal, l’urbain, je ne regrette pas d’avoir fait 200 kilomètres le voir.
Inconnue
Il y a du bon travail, mais enfin, pour moi, j’aurais préféré plus calme.
Inconnu 2
C’était magnifique, j’ai trouvé ça super. Très bien, alors !
(Musique)
Journaliste
Un théâtre d’ombres résolument contemporain qui a su garder toutes les richesses de la tradition pour les marier avec brio avec les scénographies actuelles, un peu comme un rêve grandeur nature.
(Musique)