La chorégraphe Germaine Acogny

12 juin 1990
01m 27s
Réf. 00857

Notice

Résumé :

Extrait de danse par la chorégraphe Germaine Acogny.

Date de diffusion :
12 juin 1990
Source :
Lieux :

Éclairage

Femme de tempérament, forte tête et franc parler, la chorégraphe Germaine Acogny est l'une des personnalités imparables de la danse africaine contemporaine. Celle qui se définit comme une «  citoyenne du monde » est née au Bénin, a ouvert un studio de danse à Dakar en 1968, puis s'est formée aux différentes techniques classiques et modernes à Paris et à New-York. En 1977, elle se voit confier par Maurice Béjart et le président sénégalais L.S. Senghor la direction de l'école Mudra Afrique, à Dakar. Après cette aventure qui dure jusqu'en 1982, Germaine Acogny s'installe à Bruxelles et travaille dans la compagnie de Béjart. Elle y donne des cours de danse africaine, raffinant toujours davantage une technique personnelle nourrie de sa connaissance profonde de traditions (sa grand-mère était prêtresse yoruba) et des styles occidentaux. En 1985, elle inaugure à Toulouse le studio-Ecole Ballet-Théâtre du 3° monde. Treize ans après, retour au Sénégal. Dans le village de pêcheurs de Toubab Dialaw (Sénégal), elle inaugure l'Ecole des Sables, Centre international de danse traditionnelles et contemporaines d'Afrique destiné à tous les jeunes danseurs et chorégraphes du continent (voir la vidéo). Chorégraphe, elle a créé une dizaine de spectacles. Après Waxtaan (2007) ( « discussion » en wolof), spectacle pour huit interprètes masculins sur l'identité africaine, après Fagaala ( 2004), autour du génocide au Rwanda, Germaine Acogny creuse sa veine politique versant «  femme noire, née au Bénin, ethnie yoruba, divorcée avec deux enfants, remariée à un Allemand ». Au monsieur qui a dit que «  le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas entré assez tôt dans l'histoire », Germaine Acogny rétorque par un uppercut massif intitulé Songook Yaakaar (2010) (« Affronter l'espoir » en wolof). Entre texte et danse, ce solo pousse un coup de gueule, non sans humour, contre la situation actuelle en Afrique. Loin de toute imitation du Blanc – un de ses leit-motiv -, Germaine Acogny revendique que chaque artiste africain trouve sa spécificité et sa justesse par rapport à sa langue chorégraphique originelle. Avec une dizaine de créations à son actif, Germaine Acogny, qui vient de signer un solo intitulé Songook Yaakaar (2010), coup de gueule contre la situation actuelle en Afrique, partage son temps entre création et pédagogie, Toulouse et Toubab Dialaw. Le magazine Jeune Afrique a choisi Germaine Acogny comme l'une des cent personnalités qui « font » l'Afrique aujourd'hui.

Rosita Boisseau

Transcription

(Musique)