Le Parc d'Angelin Preljocaj

14 avril 1994
02m 21s
Réf. 00881

Notice

Résumé :

A l'affiche du Palais Garnier, le chorégraphe Angelin Preljocaj a mis en scène pour la première fois de sa carrière les danseurs du Ballet de l'Opéra de Paris dans Le Parc, sur une musique de Mozart.

Date de diffusion :
14 avril 1994
Source :
19/20 (Collection: 19/20 )

Éclairage

Succès du Ballet de l'Opéra de Paris, Le Parc, sur une partition de Mozart, est la première pièce chorégraphiée par Angelin Preljocaj pour la prestigieuse compagnie parisienne. A l'invitation de Brigitte Lefèvre, directrice de la danse, Angelin Preljocaj a décidé de mettre en scène un nouvel art d'aimer inspiré par certains textes de la littérature comme La Princesse de Clèves de Mme de la Fayette ou Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos mais aussi par la vie d'aujourd'hui. "Qu'en est-il auourd'hui de l'amour, pris dans la confusion de la crise, en proie au doute, confronté au sida", écrivait-il en introduction dans le programme du spectacle. C'était en avril 1994. Vingt et un danseurs, dont une brochette d'étoiles parmi lesquelles Isabelle Guérin, Elisabeth Maurin, Laurent Hilaire et Manuel Legris, se retrouvaient en studio avec Preljocaj. La carte du tendre dessinée par ses soins a pour décor un jardin abstrait, gris et noir, signé par Thierry Leproust. Dans ses allées mystérieuses, les méandres du désir, ses voies détournées, ses raccourcis et embardées, tissent des circulations savantes. En amoureux de l'amour, Preljocaj a su une fois de plus épingler les élans conflictuels des corps qui se piquent de jouer avec leurs sentiments lorsqu'ils ne sont pas piégés par leurs émotions. La scène pendant laquelle l'héroïne reste plantée immobile, comme clouée par la force de ce qu'elle ressent pendant que l'homme tourne autour d'elle, se révèle d'une grande justesse tant elle restitue physiquement le saisissement amoureux. Ce ballet, qui a fait l'objet d'un film réalisé en 2005 par Denis Caïozzi, a été remonté à six reprises depuis sa création en 1994. Quatre ans plus tard, Casanova, toujours pour le Ballet de l'Opéra de Paris, poursuivait cette quête urgente d'un homme d'aujourd'hui confronté à la crise, au sida, pour tracer un itinéraire oblique de la passion amoureuse. Depuis, Angelin Preljocaj a chorégraphié Le Sonde de Médée (2004) et Siddharta (2010).

Rosita Boisseau

Transcription

Présentateur
Un jeune chorégraphe prodige, Angelin Preljocaj, une musique de Mozart, des étoiles de l’Opéra de Paris, une danse sensuelle et saccadée, c’est Le Parc , une création qui fait actuellement un véritable triomphe au Palais Garnier. Reportage de Dominique Poncet et Philippe Basquin.
(Musique)
Angelin Preljocaj
Je trouve que les rapports amoureux sont en train de changer.
(Musique)
Angelin Preljocaj
Les gens se…, n’ont plus les mêmes rapports de séduction, tout a changé. Il n’y a plus les mêmes impulsions, les mêmes désirs qui viennent comme ça et j’ai réalisé qu’on était en train de constituer une nouvelle carte du tendre.
(Musique)
Journaliste
Le Parc , c’est un ballet sur la séduction. Mais sur tout ce que la séduction comporte de dérision, de violence, d’animalité, de rituel, de convention, de parties de cache-cache, et aussi de tendresse et de grâce.
Isabelle Guérin
C’est une rencontre, un coup de foudre, le refus de se donner, le, ensuite bon, un petit peu plus, toujours un petit peu plus ; mais toujours avec une certaine retenue jusqu’au jour, et ben où on se donne totalement à son partenaire mais je pense que c’est des sentiments que l’on ressent tout à fait dans la vie actuelle.
(Musique)
Journaliste
Parfois, les corps s’effleurent, parfois ils se heurtent mais toujours ils se trouvent.
Laurent Hilaire
Cette espèce de façon d’aller rechercher au fond de soi-même des émotions qui sont à la fois sensuelles mais primitives qui viennent, ce n’est pas un couple qui est sur scène, c’est l’homme et la femme. Donc cette espèce de tendresse qu’il y a vers la femme, pour moi, à exprimer c’est une chose fabuleuse, fabuleuse.
(Musique)
Journaliste
Sur des musiques de Mozart, la carte du tendre dessinée par Preljocaj, ce serait les liaisons dangereuses dans un décor de l’an 2000. Le Ballet de l’Opéra de Paris exprime à merveille cet hymne à l’amour à la fois sulfureux et romantique.
Présentateur
Fin de cette édition…