Jeanne Balibar et Boris Charmatz

18 février 2009
02m 17s
Réf. 00920

Notice

Résumé :

La comédienne Jeanne Balibar, invitée par Philippe Lefait, présente le spectacle du chorégraphe Boris Charmatz La Danseuse malade qu'elle interprète en duo avec lui. Des extraits de la pièce illustrent ses propos.

Date de diffusion :
18 février 2009
Source :

Éclairage

C'est avec la comédienne Jeanne Balibar que Boris Charmatz danse La Danseuse malade (2008), pièce inspirée par des écrits inédits et décapants du japonais fondateur du mouvement butô Tatsumi Hijikata (1928-1986). Présenté au Théâtre de la Ville, à Paris, ce spectacle arrache au texte bizarre et inconfortable de Hijikata des bribes de sensations électriques, des éclats visuels tranchants. Un camion blanc occupe le centre du plateau. Tournant sur lui-même, il devient un écran de projection et un instrument de torture pour celui qui est piégé à l'intérieur sous l'œil d'une caméra. Besoin d'en découdre, d'exploser son savoir-faire, de sortir la danse de ses gonds... La tension nerveuse de Charmatz trouve des issues inédites.

Cette collaboration avec Jeanne Balibar souligne le désir de Boris Charmatz de croiser les registres – il adore le texte, les mots, la littérature - mais aussi de rencontrer d'autres artistes.

En complicité avec le plasticien Gilles Touyard, il se jette sur une plaque tournant à toute allure pour Programme court avec essorage (1999 ). Pour Régi (2006), il partage le plateau avec le chorégraphe allemand Raimund Hoghe. Grand improvisateur, il se confronte à des musiciens de jazz comme Archie Shepp ou Saul Williams. L'ancien élève de l'école de danse de l'Opéra de Paris et du Conservatoire national supérieur de Musique et de Danse de Lyon, interprète d'Odile Duboc et Régine Chopinot, se révèle un danseur téméraire et inventif.

Gourmand, vorace même, Boris Charmatz avance sur tous les fronts. Soucieux de pédagogie, il a mis en place en 2000 Ouvrée, session de recherche pour quinze artistes dans les montages de Haute-Savoie, sa région natale. Il monte ensuite Bocal (2002-2004), "projet itinérant d'école éphémère, sans mur et sans professeur". A Berlin, il participe à l'élaboration d'un cursus en danse qui voit le jour en 2007. Il a écrit, en collaboration avec Isabelle Launay Entretenir/ à propos d'une danse contemporaine (coédition Centre national de la danse/ Les Presses du Réel/ 2003) et Je suis une école (Editions Les Prairies Ordinaires). Boris Charmatz dirige depuis 2009 le Musée de la danse/Centre chorégraphique national de Rennes.

Rosita Boisseau

Transcription

Philippe Lefait
Dans d’autres palettes, il y a bien sûr la musique, vous avez enregistré des albums. Et, il y a également La danseuse malade , pièce du danseur japonais Tatsumi Hijikata. C’est ce chorégraphe qui, dans les années 60, a été à l’origine du théâtre Butô. La danseuse malade , c’est mis en scène et chorégraphié par Boris Charmatz, c’est là votre identité plurielle. On va en regarder un extrait, d’autant que le spectacle est actuellement en tournée européenne. Et on entend, notamment, dans cet extrait, on vous entend dire : La maladie rapproche les hommes. C’est, notamment, l’un des messages du texte que vous dites.
Jeanne Balibar
Et il suffit d’un mal quelconque pour que les hommes se tiennent bien ensemble. Il faudrait en finir avec cette manie de la bonne santé puisqu’avec un petit rhume, c’est tout le quartier qui se met à vivre en mode entente.
(Musique)
(Bruit)
Jeanne Balibar
[Inaudible], aujourd’hui, à approvisionner les théâtres de spectacle de mauvais goût. Moi, je me sens si seule, organiser habilement une réalité absurde.
(Bruit)
Jeanne Balibar
Mon boulot à moi, c’est de transformer tous ces gens en un groupe de gens qui danse, en une troupe.
(Bruit)
Comédien
Je veux voir un nu d’humain vaincus par un chien.
(Bruit)