Käfig aux Rencontres urbaines de la Villette

24 avril 1996
02m 03s
Réf. 00974

Notice

Résumé :

Des danseurs hip hop plein de bonne humeur et d'envie de gagner chantent et dansent lors des premières Rencontres urbaines de la Villette. A l'initiative du l'opération en 1996, Christian Tamet remonte le temps en pointant les origines africaines du hip hop.

Date de diffusion :
24 avril 1996
Source :
A2 (Collection: JA2 20H )
Compagnie :

Éclairage

C'était en 1996. Après avoir fondé avec Kader Attou et Eric Mezino le collectif Accrorap, Mourad Merzouki se retrouve chorégraphe indépendant et crée la compagnie Käfig (« cage » en arabe et en allemand). Käfig est aussi le titre de son premier spectacle, épure hip hop cernée par un filet, présentée aux Rencontres Urbaines de la Villette, à Paris, en 1996. Succès et démarrage en trombe de Merzouki dont la fraîcheur et l'envie d'en découdre frappent dans le reportage. Deux ans plus tard, Récital (1998), sur une musique de Franck II Louise, met en scène des hip hopeurs en queue de pie sous un plafond de violons enchevêtrés : la partition sonore mixe classique et hip hop pour le plus intrigant des concerts de danse. Tournée et reconnaissance internationale. L'équipe, qui fonctionne alors collectivement sous la houlette de Merzouki directeur artistique, rassemble des personnalités comme Chaouki Saïd, Najib Guerfi, Rachid Hamchaoui, Brahim Bouchelaghem, Yann Abidi. Mourad Merzouki enchaîne ensuite avec 10 Versions (2001) : les dix interprètes surgissent dans un paysage de ballons et sculptures blanches. Depuis, Mourad Merzouki additionne les succès. Terrain vague (2006) a tenu pendant deux semaines à l'affiche de la Maison de la danse, à Lyon. Décor de palissade pour échappée juvénile : le spectacle revisite l'enfance de Mourad Merzouki à Saint-Priest, dans la banlieue lyonnaise. Square abandonné, lampadaire solitaire, castagne, ennui, rêves et camaraderie pour huit interprètes entre danse hip hop et cirque.

Enfant, Mourad Merzouki a suivi très jeune des cours d'acrobatie mais aussi de boxe et de karaté. Les apprentissages de la danse hip hop, entamés à l'âge de 15 ans, passent comme une lettre à la poste pour ce jeune homme très entraîné. Il relira ce chapitre marquant de son parcours dans Boxe Boxe (2011) qui propose une vision rêveuse du ring et du combat de boxe pour mieux électriser l'énergie hip hop.

En janvier 2006, en résidence à l'Espace Albert Camus, à Bron, en banlieue lyonnaise, Mourad Merzouki initie le festival de hip hop Karavel qui verra le jour un an plus tard. Parallèlement, il inaugure en 2009, toujours à Bron, un lieu de travail et d'accueil de compagnies baptisé Pole Pik. La même année, il est nommé directeur du Centre chorégraphique de Créteil et du Val-de-Marne où il succède à José Montalvo et Dominique Hervieu. En quinze ans de travail, Mourad Merzouki a chorégraphié 17 spectacles.

Rosita Boisseau

Transcription

Présentateur
Le hip-hop dans tous ses états avec les rencontres nationales de danse urbaine organisées à la Grande Halle de la Villette à Paris avec la rencontre haute en couleur de 46 groupes professionnels et amateurs. Reportage Valérie Fourniou Eric Georgeault.
Journaliste
Le hip-hop, un mélange de rap, de smurf et de breakdance.
(Musique)
Journaliste
Une danse, un art des banlieues et de leurs murs aux graffitis de révolte.
(Musique)
Journaliste
Rythmée et physique.
(Musique)
Intervenant 1
On s’est fait des cornes mais c’est brevet d’Etat !
Intervenante
C’est un trophée, les danseurs africains l’ont aux pieds, les breakers l’ont aux mains !
(Musique)
Journaliste
Des cals aux mains en guise de diplôme, le hip-hop, ce sont aussi des prouesses de souplesse.
(Musique)
Journaliste
Une danse, un cri pour ces gosses de banlieue qui n’ont que leur corps pour seul moyen d’expression.
Mourad Merzouki
Nos outils, c’est ce qu’on vient de voir, c’est nos bras, c’est nos mains, c’est nos pieds, c’est nos têtes, voilà, c’est tout un travail physique donc c’est notre corps et c’est donc l’envie aussi de vouloir raconter un tas de choses, un tas d’histoires.
Journaliste
Et leurs histoires, ils les chantent à présent sur scène. Un festival reconnaît aujourd’hui leur art aux racines aussi variées que les communautés implantées dans les quartiers.
Christian Tamet
Les racines du hip-hop, ce n’est pas vraiment les années 70 dans les rues de New York comme on veut bien le croire. Ça va chercher beaucoup plus loin, dans les racines africaines, par le biais de la capoeira, ce qui se passait dans la danse nord-américaine de l’entre deux guerres. Donc en fait, le moment qu’on connaît aujourd’hui du hip-hop c’est à replacer dans tout un flux artistique.
Journaliste
Une mode, un succès qui ne leur déplaît pas.
Mourad Merzouki
C’est une sensation autre que d’aller bosser au McDonald.
Journaliste
Ça change des petits boulots, loin la galère. Représentation jusqu’au 27 mars à la Grande Halle de la Villette.
Présentateur
Dernier journal vers minuit en compagnie de Philippe Lefait.