Véronique de Messager à l'Opéra-Comique

25 décembre 1978
02m 37s
Réf. 01032

Notice

Résumé :

A l'occasion d'une retransmission télévisée de Véronique d'André Messager, ce reportage montre deux extraits du spectacles (les immortels duos «De ci de là» et «Poussez l'escarpolette»), et interroge le metteur en scène Jean-Laurent Cochet, qui désigne l'opérette comme l'ancêtre de la comédie musicale.

Date de diffusion :
25 décembre 1978
Source :
A2 (Collection: JA2 20H )
Thèmes :
Lieux :

Éclairage

L'histoire de l'opérette française comprend plusieurs phases. Après l'âge d'or des opérettes d'Hervé et Offenbach qui s'épanouit sous le Second Empire, vient le temps de l'opérette plus sentimentale sous la IIIe République. Véronique est une de plus séduisantes enfants de cette «Belle Epoque». Créée en 1898 au Théâtre des Bouffes-Parisiens, cette opérette au charme indéfectible, a su conquérir le public: à sa création, elle est représentée plus de 200 fois et sera souvent reprise par la suite.

Le livret d'Albert Vanloo et George Duval met en scène le jeune aristocrate Florestan, qui court les filles du peuple, et sa fiancée Véronique, une noble de province qu'il n'a jamais rencontrée, et qui va lui damer le pion en le séduisant, déguisée en grisette. La partition devenue célèbre en peu de temps contient notamment deux duos qui ont assuré sa postérité: le duo de l'âne («De ci, de là») et celui de l'escarpolette («Poussez l'escarpolette»).

Son compositeur, André Messager, est le prototype de ces musiciens extrêmement talentueux et raffinés qui ne séparent guère leur production de musique «légère» de leurs activités dans des sphères plus «sérieuses». Elève de Gabriel Fauré, André Messager se lie d'amitié avec Claude Debussy, dont il dirigera la création de Pelléas et Mélisande en 1902. C'est d'ailleurs le premier interprète du rôle de Florestan, Jean Perrier, qui devait créer quelques années plus tard le rôle de Pelléas.

Véronique ne fut représentée à l'Opéra-Comique que le temps d'un gala en 1922, puis il fallut attendre le mois de décembre 1978 pour qu'elle y soit redonnée et connaisse sa première scénique dans ce fameux théâtre. C'est précisément cette nouvelle production qui est l'objet du reportage: outre la mise en scène de Jean-Laurent Cochet, la distribution rassemble des chanteurs d'opéra comme François Leroux (FLorestan) et Danièle Chlostawa (Véronique).

Alain Perroux

Transcription

Présentateur
... chanté les foules depuis des dizaines d’années, alors une fois de plus allons-y avec plaisir, poussons l’escarpolette.
(Musique)
Journaliste
Véronique , c’est l’ancêtre de la comédie musicale, c’est ça ?
Jean-Laurent Cochet
Véronique , oui c’est l’ancêtre de la comédie musicale comme la plupart des opérettes françaises, si on ne considère pas le terme opérette d’une façon péjorative. C’est-à-dire, que c’est un opéra comique dans la mesure où la musique est d’une rare délicatesse. C’est une musique très raffinée où l’harmonie est exquise, c’est-à-dire très difficile à chanter. Mais le fait qu’il y ait ce mélange des deux disciplines du texte et du chant, c’est effectivement en France que les américains ont puisé tout ça.
(Musique)
Journaliste
La retransmission télévisée d’une oeuvre comme celle-ci, faite pour la scène, est-ce que ça vous fait peur ?
Jean-Laurent Cochet
Non, pas du tout. Pas du tout, d’abord parce que c’est une oeuvre tellement, je veux dire, rien ne me fait peur dans ce spectacle, c'est peut-être prétentieux, si ce n’est qu’on sait déjà des gens viendront en foule puisque tout ça est presque plein. C’est dire que les gens ont envie de ce genre de spectacle, gai, très image d’Epinal, chatoyant, c’est un clin d’œil au rétro en définitive. Si des gens ont un petit peu trop d’intelligence, tiens, moderne, faisaient la moue je serai ravi. C’est qu’on aurait réussi notre coup. C’est très jeune, c’est gai, c’est typiquement français, à mon avis, dans le bon sens.
(Musique)