Les Reines de Normand Chaurette

05 juillet 1997
02m 07s
Réf. 00004

Notice

Résumé :

A leur table de maquillage au Théâtre du Vieux-Colombier où elles interprètent la pièce de l'auteur québécois Normand Chaurette, mise en scène par Joël Jouanneau, Martine Chevallier, Catherine Hiegel et Christine Fersen parlent de leurs rôles et de la pièce. Extrait de la pièce avec les trois actrices.

Date de diffusion :
05 juillet 1997
Source :
FR3 (Collection: Mise en scène )
Fiche CNT :

Éclairage

Né à Montréal en 1954, écrivant pour le théâtre depuis 1976 et dramaturge réputé au Québec, Normand Chaurette fut notamment découvert en France à l'occasion de la mise en scène par Denis Marleau du Passage de l'Indiana au Festival d'Avignon en 1996. Il est également romancier, traducteur et scénariste.

En 1997, Joël Jouanneau met en scène au Théâtre du Vieux-Colombier Les Reines de Normand Chaurette. C'est la première fois qu'une pièce d'un auteur canadien est créée par la troupe de la Comédie-Française. Ecrite en 1991, Les Reines est une réécriture de Richard III, de William Shakespeare. La pièce fait intervenir six personnages féminins, mères, épouses ou sœurs de rois, qui figuraient pour la plupart dans l'œuvre originale. Parmi eux, « la Duchesse d'York », interprétée ici par Christine Fersen : elle est la mère du roi Edouard qui agonise mais aussi de Richard qui s'apprête à assassiner les enfants de « la reine Elisabeth », interprétée par Martine Chevallier. A ces luttes de pouvoir intempestives assiste « la reine Marguerite », ex-reine d'Angleterre, qu'interprète Catherine Hiegel. Toujours en recherche, la langue poétique de Normand Chaurette jongle avec les genres. Les personnages se prennent au jeu de leur récit et s'engouffrent dans leur propre représentation.

Marie-Isabelle Boula de Mareuil

Transcription

Martine Chevallier
C’est la première fois où je… je suis… En règle générale, je joue souvent sur un fil. Mais là, je sens vraiment que le fil, il est très… très mince, très fragile.
Catherine Hiégel
Cette errance de femme, dans cette langue, c’est quelque chose qui, sûrement, désarçonne un peu, si on veut bien être disponible, se laisser prendre, comme vous… ben, je trouve qu’on peut faire un voyage formidable avec elles, ces femmes-là.
Christine Fersen
C’est très rare que les conditions, de telles conditions soient réunies, où j’ai éprouvé un tel bonheur, finalement, sur la totalité.
Comédienne 1
Prenez les enfants, noble duchesse. Je vous les confie. Emmenez-les dans une chambre aux portes closes et veillez à ce que Anne Warwick ne puisse jamais les approcher.
Comédienne 2
Anne Warwick n’est pas en Ecosse ?
Comédienne 1
Non, hélas ! Mais elle ne va pas de sitôt quitter Londres.
Comédienne 2
Adieu, je les emporte. Si bas que soit leur abri, leurs yeux feront quatre étoiles en signe de gloire.
Comédienne 3
Tout a disparu, de ce que le roi avait érigé. Il n’y a que le donjon de notre tour qui se voit, comme le mât d’un vieux navire égaré au milieu d’un cercle. Il n’y a plus de terre, plus d’eau, plus d’horizon.