Les Fables de La Fontaine à la Comédie-Française

07 février 2004
02m 08s
Réf. 00022

Notice

Résumé :

En 2004, Robert Wilson met en scène dix-neuf Fables de Jean de La Fontaine à la Comédie-Française et fait ainsi entrer le poète au répertoire. Extraits du spectacle et interviews de Christian Gonon, Florence Viala, Gérard Giroudon et Christine Fersen, comédiens.

Date de diffusion :
07 février 2004
Source :
Fiche CNT :

Éclairage

En 2004, Robert Wilson met en scène les Fables de Jean de La Fontaine (1621-1695) à la Comédie-Française. Le spectacle marque l'entrée au répertoire du poète et la première collaboration de l'artiste américain avec l'institution. Dix-neuf fables, toutes animalières, ont été retenues parmi les deux cent quarante-trois écrites entre 1668 et 1678. L'esthétique formelle de Robert Wilson rencontre ici une œuvre essentielle du patrimoine français mais aussi l'architecture de la Salle Richelieu et l'histoire de la troupe des comédiens-français. Les Fables, qui avaient déjà inspiré de nombreux peintres et artistes, servent de support à un projet global qui convoque peinture, architecture, danse et musique. Le metteur en scène, qui signe également la scénographie et la création des lumières, a fait appel au compositeur Michael Galasso pour offrir au spectacle une partition à grande influence baroque. Le travail s'est par ailleurs effectué en constant dialogue avec les créateurs des masques (Kuno Schlegelmilch) et costumes (Moidele Bickel, qui reçut en 2004 le « Molière du créateur de costumes »). Notons que décors et costumes ont tous été réalisés dans les ateliers de la Comédie-Française. La mise en scène s'appuie également sur l'échange avec les vingt comédiens sollicités. Ces derniers prennent en charge l'interprétation d'un texte non-théâtral pourtant doté d'une grande théâtralité. La direction d'acteurs s'est portée sur le rythme et les intonations de la voix (amplifiée par un micro), mais aussi sur les mouvements du corps considéré comme un matériau, au même titre que la langue, le décor ou la lumière. Le reportage, diffusé lors du Journal de 20h (France 2) du 7 février 2004, est l'occasion de montrer l'originalité du projet, qui déjoue les préjugés quant aux codes et habitudes en vigueur à la Comédie-Française. Parmi les comédiens figure Christine Fersen, qui interprète le personnage du fabuliste. A l'humour et à la contemporanéité du texte s'ajoutent, notamment dans les moments d'interludes, l'onirisme et le dépouillement chers à Robert Wilson.

Le spectacle fut repris à la Comédie-Française jusqu'en 2008 et fit l'objet d'une tournée internationale.

Marie-Isabelle Boula de Mareuil

Transcription

Présentatrice
La Comédie-Française : La Fontaine et ses fables entrent au répertoire ; les comédiens du Français, sous la houlette de Bob Wilson, prêtent leur voix et leur talent. Sophie Jouve, Abdel Zouioueche.
Journaliste
C’est ainsi que ce bon Monsieur De La Fontaine, apparaissait quand il faisait ses lectures. Et tous les grands de l’époque étaient fascinés.
Christian Gonon
Hé, bonjour Monsieur le Corbeau. Que vous êtes joli, que vous me semblez beau !
Journaliste
Tel est le plaisir des comédiens de dire des vers aussi beaux que ceux de Molière.
Christian Gonon
Je joue Le Corbeau et le Renard un texte que j’ai dû lire au CM1 ou CE2 les mains derrière le dos, et puis qui est peut-être mon premier émoi d’acteur. Mais très enfoui, très loin.
Journaliste
La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Boeuf, Le Loup et l’Agneau, 19 fables que se partagent avec jubilation les acteurs du Français en jouant chacun plusieurs animaux.
Comédienne
Mêêê, que votre majesté ne se mette pas en colère ; mêêê, plutôt qu’elle considère que je me vais désaltérant dans le courant plus de vingt pas au dessous d’elle !
Florence Viala
C’est comme des grands personnages de tragédie ou de comédie. C’est des personnages qui sont… en tout cas pour La Cigale et l’Agneau, qui sont presque mondialement connus. L’Agneau, il est bien connu autant que Phèdre, donc c’est une petite Phèdre.
Gérard Giroudon
On ne pouvaitpas penser forcément que les acteurs du Français savaient travailler avec leurs corps, de cette manière.
Journaliste
A coté de ces fables, des textes moins connus, qui parlent toujours de l’homme et de ses travers.
Comédien
Scélérat, pour scélérat, il vaut mieux être un loup qu’un homme.
Christine Fersen
C’est l’élégance de ne pas prendre une écriture tragique, de raconter des choses tout à fait naturellement.
Journaliste
La Raison du plus fort est toujours la meilleure. Trois siècles ont passés, le monde n’a pas changé. Sous la houlette du magicien Bob Wilson, la Comédie-Française nous offre un spectacle surprenant et superbe.
(Bruit)