Ouverture du 58e festival d'Avignon : Woyzeck par Thomas Ostermeier

08 juillet 2004
02m 14s
Réf. 00105

Notice

Résumé :

La 58e édition du festival d'Avignon marque l'arrivée de Vincent Baudriller et Hortense Archambault à sa direction. Ils mettent en place l'invitation d'un artiste associé à la programmation. Le premier est Thomas Ostermeier, qui fait l'ouverture du festival dans la Cour d'honneur du Palais des Papes, avec Woyzeck de Büchner, en allemand surtitré.

Date de diffusion :
08 juillet 2004
Source :
Fiche CNT :

Éclairage

La 58e édition du festival d'Avignon, en juillet 2004, est la première programmation de Vincent Baudriller et Hortense Archambault, qui remplacent Bernard Faivre d'Arcier à la tête du festival. Leur arrivée est marquée par plusieurs changements, notamment l'idée d'un artiste associé à chaque programmation. Le premier, Thomas Ostermeier (1968-), est un metteur en scène allemand, co-directeur artistique de la Schaubühne am Lehniner Platz à Berlin, avec la chorégraphe Sasha Waltz, de 1999 à 2004, et seul directeur depuis 2004. En 2005, ce sera l'artiste flamand Jan Fabre ; en 2006, le chorégraphe Josef Nadj ; en 2007, le metteur en scène Frédérich Fisbach. En 2008, il y eut deux artistes associés : l'actrice Valérie Dréville et le metteur en scène italien Romeo Castellucci ; en 2009, le metteur en scène québécois Wajdi Mouawad ; en 2010, l'écrivain Olivier Cadiot et le metteur en scène suisse-allemand Christoph Marthaler et enfin en 2011 le chorégraphe Boris Charmatz.

La programmation d'un metteur en scène allemand en ouverture du festival a créé la polémique. C'est la première fois que la cour d'honneur ne s'ouvre pas sur un spectacle français et il a été reproché aux nouveaux directeurs d'éloigner le public populaire avec un spectacle difficile d'accès (notamment en raison du surtitrage). Cette polémique entre les détracteurs de la nouvelle ligne de programmation et ses amateurs enfle jusqu'à atteindre son apogée en 2005. On peut citer deux livres sortis suite à l'édition de 2005 ; Le Cas Avignon 2005 de Georges Banu et Bruno Tackels et Sur le pont d'Avignon de Bruno Tackels.

Sidonie Han

Transcription

Présentateur
On est là pour en parler et les montrer aussi. Première représentation ce soir dans la cour d’honneur du palais, une initiative controversée de la nouvelle direction ; puisqu’il s’agit de la tragédie allemande Woyzeck en allemand avec des surtitres. Mise en scène de Thomas Ostermeier, un pari d’après les spécialistes. Sophie Jouve, Jean-Louis Melin, et puis on en parle avec vous d’un mot.
(Musique)
Journaliste
Le palais des Papes est habitué aux provocations, pas au hard rock. La sacro-sainte cour d’honneur transformée en banlieue trash de Berlin. Car c’est dans la réalité d’aujourd'hui que Thomas Ostermeier, la star sulfureuse du théâtre allemand plonge Woyzeck, le héro de Büchner.
(Musique)
Thomas Ostermeier
Si ça crée un certain scandale, ça a avoir avec la provocation de la vie, la provocation de l’être humain, la violence qui est entre nous.
Journaliste
Des scènes chocs, et en allemand sous-titré pour raconter l’histoire mythique et déplorable du pauvre soldat Woyzeck, le souffre-douleur de toute une garnison et de toute une ville. Un spectacle qui donne le ton d’une édition audacieuse, inaugurée par les nouveaux directeurs du festival. Ils ont demandé au jeune allemand d’être le premier artiste associé à la programmation avec un objectif, élargir encore le rayonnement d’Avignon.
Vincent Baudrieller
Le festival d’Avignon est un des plus grands festivals européens. Il doit être un peu le cœur, le phare du théâtre et des arts de la scène en Europe.
Journaliste
Un festival ancré sur les questions de société avec deux tiers de spectacles étrangers. Une ouverture ambitieuse et qui va déstabiliser certains festivaliers.
Inconnue
Nous connaissons les pièces, mais pas nécessairement les metteurs en scène. Alors on est en train de regarder, on va s’informer.
Inconnu
Ça a été le plus grand festival de théâtre populaire, et ça n’est plus du tout un festival de théâtre populaire, voilà.
Journaliste
C’est pourtant toute la société qu’Ostermeier veut interpeller, et à travers ce Woyzeck, à la fois victime et bourreau, nous parler de l’exclusion qui ronge nos démocraties.