Stéphane Braunschweig, nouveau directeur du Théâtre National de Strasbourg

08 septembre 2000
02m 11s
Réf. 00156

Notice

Résumé :

Stéphane Braunschweig, nouvellement directeur du Théâtre National de Strasbourg, annonce ses ambitions. Il compte notamment s'appuyer sur une troupe permanente et ouvrir la programmation aux spectacles européens. Il a également conscience d'hériter d'un théâtre chargé d'histoire, à travers la décentralisation et les anciens directeurs.

Date de diffusion :
08 septembre 2000
Source :
FR3 (Collection: Alsace midi )
Artistes et personnalités :

Éclairage

En 2000, Stéphane Braunschweig (1964-) est nommé directeur du Théâtre National de Strasbourg suite à une polémique concernant le non-renouvellement de son prédécesseur, Jean-Louis Martinelli. À sa prise en fonction, il annonce son ambition de faire vivre une troupe permanente au TNS. Cet objectif, souvent difficile à mettre en place pour des raisons budgétaires, n'est atteint que dans quelques théâtres, comme la Comédie-Française, dont la mission prévoit l'installation d'une troupe permanente. Les Théâtres Nationaux, qui s'élèvent au nombre de cinq en 2000, avant que le Théâtre de l'Opéra Comique de Paris ne rejoigne les élus en 2005, se voient chacun confier un cahier des charges spécifiques. Le TNS doit notamment faire vivre une École Supérieur d'Art Dramatique, qui fut créée en 1954 par Michel Saint-Denis, alors directeur du Centre Dramatique de l'Est, avant la naissance du TNS. Issu d'une forte dynamique des directeurs de salles de l'Est pendant l'après-guerre, le Centre Dramatique de l'Est, premier Centre Dramatique de France, est né en 1947 et a permis au TNS de voir le jour en 1968, sur décret d'André Malraux. À ce jour, c'est encore le seul Théâtre National non parisien.

Stéphane Braunschweig n'a que 36 ans lorsqu'il est nommé directeur du TNS. Il a suivi une formation à l'École du Théâtre National de Chaillot, dirigée par Antoine Vitez, où il commence la mise en scène dès 1988. Il n'en est pourtant pas à sa première direction puisqu'il a auparavant dirigé le Centre Dramatique National d'Orléans de 1993 à 1998. Il reste à la direction du TNS jusqu'en 2008, où il laisse sa place à Julie Brochen, pour prendre la tête du Théâtre National de la Colline à Paris. Il marque son mandat par son ouverture vers les metteurs en scène européens, et particulièrement allemands, le renforcement de la place de l'école au sein du théâtre, et l'implantation d'une troupe permanente.

Sidonie Han

Transcription

Présentateur
La nouvelle saison du théâtre national de Strasbourg démarre la semaine prochaine. Nouvelle saison mais aussi nouveau directeur, Stéphane Braunschweig, 36 ans, succède à Jean-Louis Martinelli dont le départ, on s’en souvient, avait été forcément contesté. Reste que le nouveau directeur est désormais en fonction. Stéphane Braunschweig n’a pas l’intention de bouleverser le TNS, mais il compte désormais s’appuyer sur une troupe permanente d’acteurs. Il l’a expliqué à Christine Lefevre et Jacques Rigo.
Stéphane Braunschweig
Donc un théâtre, ça doit être un endroit de plaisir. J'aime pas les spectacles où on s’ennuie, mais ça doit être aussi un endroit de pensée.
Journaliste
Après les remous de sa nomination, Stéphane Braunschweig aborde ses nouvelles fonctions avec calme et détermination. Parce qu’il travaille depuis 10 ans sur les grandes scènes d’Europe, au théâtre ou à l’opéra, le nouveau directeur affiche une saison résolument éclectique. Le public y verra des pièces en anglais, en allemand et en italien, et des spectacles fondés sur le répertoire comme Büchner, Eschyle ou Shakespeare, ou sur des textes contemporains ; puisqu’Olivier Py, Edward Bond seront créés à Strasbourg par la nouvelle troupe permanente du TNS, car c’est la une des priorités.
Stéphane Braunschweig
Cette aventure, elle va se mener d’un côté avec le public, d’un côté avec tous les personnels du théâtre, mais elle ne peut pas se mener sans acteur. Ça doit être des fortes individualités, donc c'est des acteurs qui ont chacun leur caractère, qui sont tous très différents. Mais ça doit être aussi des gens qui se mettent quand même au service d’un projet de groupe. Un projet où on va se mettre au service du théâtre.
Journaliste
Si au-delà de l’apparente jeunesse de ses 36 ans, Stéphane Braunschweig n’a plus à prouver la qualité de son activité théâtrale. Il aborde la responsabilité de cette institution chargée d’histoire avec une sereine humilité.
Stéphane Braunschweig
On n’arrive pas au TNS sans l’émotion d’être dans un lieu, qui même s’il a été refait et réaménagé etc. , c'est là que.... c’est vraiment un des hauts lieux du début de la décentralisation. C’est l’histoire, c’est Jean-Pierre Vincent, c’est Jean Jourdheuil, c’est Lassalle, c’est Hubert Gignoux. Donc, c’est vraiment une émotion d’être là.