Réouverture du Théâtre de Gennevilliers

20 octobre 1986
02m 12s
Réf. 00163

Notice

Résumé :

Le Théâtre de Gennevilliers rouvre ses portes après de longs travaux. C'est Bernard Sobel qui dirige le lieu. Il présente les nouveaux équipements et les projets à venir. Il précise qu'il a travaillé sur le projet de réaménagement, ce qui fait de ce théâtre le lieu idéal pour travailler.

Date de diffusion :
20 octobre 1986
Artistes et personnalités :

Éclairage

Le Théâtre de Gennevilliers est né en 1963 de la volonté commune du Maire de Gennevilliers, Waldeck l'Huillier et de Bernard Sobel (1935-), metteur en scène. Lorsque Waldeck l'Huillier propose à Bernard Sobel de venir implanter une troupe à Gennevilliers, en banlieue parisienne, ce dernier a déjà un parcours théâtral assez exceptionnel. Il a passé quatre ans, de 1957 à 1960, au Berliner Ensemble, en RDA, sous la direction d'Hélène Weigel – la veuve de Bertolt Brecht . De retour à Paris, il travaille avec Jean Vilar sur la mise en scène de La Résistible ascension d'Arturo Ui de Bertolt Brecht. Finalement, en 1963, il crée une compagnie au statut amateur, l'Ensemble Théâtral de Gennevilliers (ETG), qui s'installe dans la salle des grésillons, salle des fêtes construite en 1934. Dans un premier temps, il est soutenu uniquement par la municipalité, qui finance un festival en 1966 et 1967. L'ETG ne devient professionnel qu'en 1968 et obtient sa première subvention de l'Etat en 1969. La première mise en scène de la compagnie professionnelle est Homme pour homme de Brecht toujours, en 1970. Il faut cependant attendre 1983 pour que l'ETG obtienne le statut de Centre Dramatique National, 19 ans après sa création et son implantation à Gennevilliers, avec l'appui de Jack Lang, alors Ministre de la Culture. Il entre ainsi de plain-pied dans la relance de la politique de décentralisation théâtrale, commencée par Jeanne Laurent en 1946. En 1974, Bernard Sobel fonde une des revues majeures de réflexion sur le théâtre français, Théâtre/Public, directement rattaché au Théâtre de Gennevilliers. En 1976, l'inadéquation de la salle avec l'activité de l'ETG est enfin reconnue par la municipalité, qui autorise des travaux de réaménagement. C'est l'architecte Claude Vasconi qui dessine le nouveau théâtre, comprenant une salle de 180 places, et une seconde salle de 350 places. Les deux salles sont construites dans le prolongement l'une de l'autre, avec les scènes au centre, permettant des représentations en bi-frontal et une adaptation plus simple aux nouvelles formes dramatiques. Le nouveau théâtre est inauguré en 1986.

Bernard Sobel est resté directeur du Théâtre de Gennevilliers jusqu'en 2006. C'est Pascal Rambert (1962-), auteur et metteur en scène qui l'a remplacé. La revue Théâtre/Public existe toujours malgré de nombreuses difficultés, notamment financières.

Sidonie Han

Transcription

Présentatrice
C’est le 22 octobre, autrement dit, après-demain que le théâtre de Gennevilliers va rouvrir officiellement ses portes. Il est entièrement refait à neuf. Marie-Claire Gautier l’a visité et le directeur de ce théâtre est apparemment très content.
Bernard Sobel
D’habitude des théâtres sont construits à l’avance et puis des hommes y entrent, ici c’est l’inverse. Il y a eu une équipe qui travaille depuis vingt ans, aidée par la municipalité, soutenue dans son travail, un travail difficile, et que au bout de vingt ans, ce rêve se concrétise, disons que les pierres de fondation ont été de chair et de sueur, et de plaisir et d’amertume. Mais c’est pas des... c’est avant tout des hommes et après des pierres.
Journaliste
Bernard Sobel et son équipe s’étaient installés en 1963, dans un décor datant des années 30. Aujourd’hui avec deux salles de spectacle et deux salles de répétition, une hauteur de cintre impressionnante et un financement globale de près de 40 millions de francs, Gennevilliers, dans le quartier de Grésillons, devient un des plus beaux lieus de la périphérie, où aller au théâtre.
Bernard Sobel
Le fait que nous ayons, que cet instrument nous l’ayons bâti au fur et à mesure un petit peu, fait que, je crois, que c’est un instrument qui n’est pas marqué par, qui n’a rien de raide au départ. Donc, le souci de… qu’il soit performant à tous les points de vue, et qu’il réponde aux exigences modernes du théâtre.
Journaliste
Un théâtre malléable qui ouvrira ses portes après une saison de silence sur une programmation variée. Avant la pièce de Sean O'Casey qui débutera en novembre, la danse et la musique auront expérimenté les deux espaces tous neufs, séparés par un mur isophonique, digne de la Schaubühne de Berlin. On jouera différent de part et d’autre et le théâtre envahira le tout.
Bernard Sobel
Il y a pas de fatalité à l’existence du théâtre, hein. Cela n’existerait pas nous en ferions quand même. Donc, disons que c’est pour que ça n’arrête pas les rêves des autres, surtout. D’une certaine façon je crois que les hommes de théâtre, ils ont une chose, ce sont des utopistes concrets. Alors, où que ce soit, ils le feront.