A propos de Théâtre Ouvert

06 mars 1980
02m 25s
Réf. 00419

Notice

Résumé :

1980, sur le toit du Centre Georges Pompidou, Lucien Attoun, directeur du Théâtre Ouvert, explique la mission de cette structure dévolue aux écritures dramatiques contemporaines. Entretien entrecoupé de photographies en noir et blanc des mises en espace de la troupe.

Date de diffusion :
06 mars 1980
Source :
A2 (Collection: JA2 DERNIERE )
Artistes et personnalités :

Éclairage

En 1971, durant le 25e Festival d'Avignon, avec l'aide au préalable de Jean Vilar, Lucien et Micheline Attoun invente une structure originale, Théâtre Ouvert. Son objectif se concentre sur la diffusion et la reconnaissance des écritures dramatiques « immédiatement » contemporaines. Autrement dit, à travers la mise en espace d'un texte, il s'agit de faire connaître un auteur vivant et de lui permettre un contact direct avec les autres créateurs et le public. Cette formule de mise en espace est alors une nouveauté dans le milieu théâtral, il s'agit d'une première approche dans l'espace d'un texte contemporain travaillé pendant quelques jours consécutifs, avant de le présenter au public, sans décor ni costume, afin qu'il s'imagine le futur spectacle possible.

Au cours de ce premier été, à la Chapelle des Pénitents Blancs, sont ainsi présentés plusieurs textes dont Le Camp du drap d'or de Rezvani mis en espace par Jean-Pierre Vincent, Mon Violoncelle pour un cheval de Victor Haïm mis en espace par André-Louis Périnetti. Parallèlement, des lectures sont également proposées (Rosa Spartacus prend le pouvoir, de et lu par Armand Gatti).

L'autre nouveauté qui accompagne les mises en espace par Théâtre Ouvert apparaît en 1974, c'est la naissance du Gueuloir à la Chapelle des Cordeliers. Chaque auteur qui le désire peut venir lire son texte et recevoir l'avis du public.

D'abord créé à Avignon, Théâtre Ouvert part sillonner la France, dès 1974, et présenter ses différentes activités avec les acteurs régionaux. La structure participe aussi à la co-production de certains spectacles (Catherine, adaptation des Cloches de Bâle de Louis Aragon, mise en scène d'Antoine Vitez). Sans lieu fixe, la structure est accueillie à plusieurs reprises au Centre Georges Pompidou à Paris où elle fait connaître des auteurs qui se sont présentés dans les Gueuloirs régionaux. C'est le cas de Philippe Minyana avec sa pièce Cartaya, mise en espace par Viviane Théophilidès, en 1980.

A partir de 1981, Théâtre Ouvert s'installe à Paris dans le XVIIIe arrondissement, à la Cité Véron. En 1988, elle devient Centre dramatique des dramaturgies contemporaines. Sa mission est consacrée à la recherche, la promotion et la diffusion des écritures dramatiques contemporaines. Théâtre Ouvert permet ainsi de faire connaître de nombreux d'auteurs, parmi lesquels Bernard-Marie Koltès, Jean-Luc Largarce, Philippe Minyana ou Nöelle Renaude.

Marie-Aude Hemmerlé

Transcription

Présentateur
Théâtre maintenant avec une expérience, qui n’est pas nouvelle, mais qui reste originale. Le Théâtre Ouvert. Comme son nom l’indique, il offre une ouverture à tous ceux qui ont écrit une pièce et qui ne savent pas où s’adresser pour la proposer. Pour un mois, le Théâtre Ouvert a planté ses tréteaux. A Beaubourg, au Centre Pompidou, Patrick Esther a rencontré Lucien Attoun, son directeur.
Lucien Attoun
Théâtre Ouvert est une entreprise, une équipe, et un état d’esprit par rapport à la création contemporaine. Alors, c’est peut-être une originalité parce qu’on ne se préoccupe pas toujours de création contemporaine. Mais enfin, ce que nous avons essayé, depuis une dizaine d’années, c’est de faire connaître des auteurs d’aujourd’hui qui écrivent pour un public d’aujourd’hui. C’est souvent des inconnus, c’est aussi des gens connus, des fois méconnus mais ce ne sont pas des grands noms du théâtre français. Et notre travail consiste si vous voulez, à lire les pièces, parfois à supprimer des barrages ; par exemple un gueuloir c’est tout simple, c’est n’importe qui, qui peut s’inscrire, qui vient lire sa pièce et qui dit, moi je suis un auteur, j’ai une pièce à lire. Alors on ne lit pas la pièce avant il vient lire. Il y a un public qui est invité à écouter, peut-être à découvrir une voix et de toute façon, à s’expliquer ensuite avec lui. Parce que dans toutes les manifestations de Théâtre Ouvert, on essaye d’avoir les réactions à chaud du public. C'est-à-dire, il ne s’agit pas, pour un auteur, un metteur en scène ou un comédien, de donner sa prestation et s’en aller ; il a immédiatement une réaction à chaud. Parfois c’est dur, mais c’est toujours enrichissant de toute façon. Quand vous avez écrit deux pièces, vous êtes, des fois, perdu. Là il suffit de nous l’envoyer, à Théâtre Ouvert, on lit les pièces et puis aussi on a une autre formule comme le gueuloir où vous vous inscrivez et dès que nous sommes dans une ville, nous lançons un appel, les premiers inscrits sont les premiers retenus. Ils lisent leur pièce, et ensuite on voit. Alors il y a le gueuloir, il y a la lecture simplement dans, si vous voulez, dans nos bureaux et puis on essaye d’aller plus loin comme la formule de mise en espace avec peu de moyens, peu de travail, mais des vrais professionnels, on essaye de faire passer le plus vite possible la pièce de façon à ce que l’imagination du spectateur fonctionne. Et comme vous le savez, à Théatre Ouvert, le spectateur a la possibilité de donner sont point de vue à chaud. Donc on est tout de suite fixé sur les réactions. Et ce qu’on espère évidement, c’est d’aller jusqu’au bout, c'est-à-dire la création véritable, comme ça se passe à actuellement Beaubourg. Si vous voulez, à Beaubourg nous avons un auteur, qu’on a découvert avec le gueuloir à Metz. C’est Philippe Minyana. Sa pièce Cartaya est présentée en mise en espace par Viviane Théophilidès. Nous essayons de ne pas être parisiens, bien que nos bureaux soient à Paris, nous essayons d’établir des passerelles, puisque toute l’année nous voyageons, nous avons des contacts avec ceux qui font le théatre en province et qui travaillent avec nous.