Mummenschanz

27 novembre 1996
01m 56s
Réf. 00819

Notice

Résumé :

Dès les années 80 les Mummenschanz, par le jeu de masques inédit et l'animation d'objets insolites, racontent le monde à leur manière : tout le jeu des relations humaines y est contenu de manière drôle et poétique.

Date de diffusion :
27 novembre 1996
Source :
A2 (Collection: JA2 20H )
Compagnie :

Éclairage

Andres Bossard et Bernie Schürch sont venus de Suisse en France en 1967 et ont suivi les cours de Jacques Lecoq. En 1968, ils sont séduits par les mouvements gauchistes, sans pour autant entrer en politique.

C'est l'intervention magistrale de l'italo-américaine Floriana Frassetto qui, en les privant de parole, leur permet d'accéder à un autre niveau. Il fallait abandonner le mot pour devenir universels, disent-ils dans l'extrait proposé, et, si la parole peut être trompeuse, les corps, eux, ne mentent pas.

Le corps lui-même n'est plus visible en tant que tel : sur la scène, ce sont d'étranges créatures que l'on voit, tuyaux, sacs poubelles, pâte à modeler, des géants... tout un univers plastique et drôle à la fois.

En juillet 1972, au Festival d'Avignon, ils se font connaître et partent en tournée en Europe puis aux Etats-Unis. Leur spectacle est un tel succès à New York que, pour honorer leur engagement au Théâtre de la Ville à Paris, les Mummenschanz créent une autre troupe. Entre 1977 et 1984, sept troupes jouent le même spectacle en différents lieux.

En 1984, chacun prend de son côté une année sabbatique, et lorsqu'ils se retrouvent un an plus tard, surgissent d'autres trouvailles merveilleuses : tuyaux plissés, têtes oreillers, homme pieuvre. Andres Bossard meurt en 1992.

En 1993, Parade est un spectacle rétrospectif de vingt-cinq ans de création qu'ils proposent au public parisien.

Ils reviennent jouer avec succès à Paris en 2011, dans le cadre du festival d'été, au Théâtre de la Cité Internationale avec leur spectacle 3 fois 11.

Depuis 40 ans les Mummenschanz ont sillonné les routes du monde en apportant une esthétique très novatrice dans les milieux du geste du mime et du masque. Leurs idées de déformation du masque, de corps prolongés par des accessoires qui transforment complètement la lecture normale des corps, jusqu'à leur disparition, leur sens des situations simples entre les nouveaux personnages anthropomorphes et leur goût pour l'humour ont séduit un public international très large. Très personnelles, leurs recherches ont décliné une esthétique identifiée.

Claire Heggen et Yves Marc

Transcription

(Bruit)
Journaliste
Bienvenue dans un monde de silence, mais où l’on dit beaucoup. Pas un mot, pas une note de musique ; et pourtant, on se laisse prendre à suivre les aventures, toutes simples, de créatures étranges qui semblaient ne jamais devoir prendre vie.
(Bruit)
Bernie Schürch
Il fallait abandonner le mot, il fallait devenir universel. On voulait abattre tout ce qui a affaire avec des limites, des frontières. Tout d’un coup, il nous semblait que le monde devenait notre terrain de jeu.
(Bruit)
Adriana Frassetto
C’est comme un dessin d’enfant où le public, où nous on dessine le contour et le public doit mettre dedans ses couleurs.
Journaliste
Mais le trio n’oublie pas les humains. Il exprime parfois le bonheur, plus souvent, l’immense difficulté à communiquer, à se supporter.
(Bruit)
Journaliste
Que ressentez-vous en observant le monde autour de vous ?
(Bruit)
Journaliste
Cela fait maintenant un quart de siècle que les Mummenschanz métamorphosés, invisibles, sont, pourtant, reconnus par le monde entier. En quittant leur univers, on s’aperçoit que les objets ont gagné un petit supplément d’âme.
(Bruit)