Comédiens de Bois de Jacques Chesnais

1956
03m 49s
Réf. 00827

Notice

Résumé :

Reportage muet sur les marionnettes à fils de Jacques Chesnais en représentation à la Comédie des Champs-Elysées en 1956. Le spectacle est montré sous différents angles : l'entrée du public, la préparation des marionnettes en coulisses, les manipulateurs (Madeleine et Jacques Chesnais) au travail sur le pont du castelet, un extrait du sketch Le cirque de Lilliput en scène et, dans la salle, la satisfaction des jeunes spectateurs.

Date de diffusion :
1956
Fiche PAM :

Éclairage

Ancien élève de Fernand Léger, Jacques Chesnais (1907-1971) travaille la gravure sur bois chez François-Louis Schmied pendant deux ans. Il fonde avec sa femme, Madeleine, une première troupe, le Théâtre de la Branche de Houx, en1934, et utilise alors essentiellement des marionnettes à gaine. Les milieux intellectuels et artistiques qu'il fréquente à Paris vont soutenir sa continuelle exigence de qualité : les maquettes préparatoires pour le célèbre Match de Boxe, créé au théâtre du Vieux-Colombier en 1935, sont dessinés par Fernand Léger, d'autres le sont par le peintre Yves Brayer ; le grand couturier Paul Poiret habille par la suite certaines de ses marionnettes.

En 1941, il crée une nouvelle compagnie, Les Comédiens de Bois de Jacques Chesnais, consacrée à la marionnette à fils dont l'exécution réclame une grande virtuosité – toujours avec Madeleine qui était une très bonne manipulatrice et remplissait de nombreuses fonctions avant et pendant les créations. A la recherche d'un théâtre poétique Jacques Chesnais fait le choix de cette technique récente pour sortir des sentiers battus de la tradition (marionnettes à gaine ou à tringle). Il sculpte et peint lui-même tous les personnages.

L'excellence de la compagnie l'entraîne sur les scènes de divers music-halls, de prestigieux théâtres européens, et sur d'autres continents. De 1952 à 1956, la Comédie des Champs-Elysées accueille régulièrement les Chesnais avec leurs cent cinquante marionnettes à fils qui transportent les spectateurs dans un voyage imaginaire de plus de deux heures, composé de vingt-deux tableaux. Une alternance de sketches, de ballets, et d'histoires jouées au canevas.

Ils ne sont que quatre dans l'équipe : Madeleine et Jacques à la manipulation sur le pont du castelet, et deux aides à la régie au sol (dont Marion, leur fille, à partir de 1952), l'un côté cour et l'autre côté jardin, pour approcher les marionnettes et les dégager lorsqu'elles ont fini de jouer. La préparation de la structure et la vérification des marionnettes est très minutieuse, les deux manipulateurs ne descendent plus du pont pendant le spectacle, il faut préserver un bon rythme et éviter au maximum l'incident. Le document d'archive vidéo ne peut rendre l'importance de la musique, et son caractère novateur, dans la démarche d'un homme qui commande à des compositeurs contemporains (André Jolivet, Henri Sauguet, Marcel Delannoy et Madelaine Périssas) les ambiances sonores de ses mises en scène.

Jacques Chesnais est aussi un érudit soucieux de transmettre son savoir. Tout au long de sa vie, il enseigne (dans le premier collège Montessori, pour les Éclaireurs de France, pour des éducateurs, etc.), et il rédige des articles ou des fascicules thématiques sur les marionnettes. Ses recherches sont publiées en 1947 par Bordas (Histoire générale des marionnettes).

Le musée des marionnettes du monde (Gadagne) de Lyon lui a rendu hommage en 2008, avec l'aide de Marion Chesnais, par l'exposition de sa collection privée, l'une des plus belles au monde, et des traces de ses propres spectacles, sous le titre Jacques Chesnais, un monde entre ses mains.

Evelyne Lecucq

Transcription

(Silence)