Théâtrenciel, Le Montreur d'Adzirie

03 décembre 2005
02m 03s
Réf. 00845

Notice

Résumé :

Le Montreur d'Adzirie, spectacle d'ombres et de marionnettes sans parole, est mis en scène par Hervé Lelardoux et en musique par Bertrand Lemarchand pour le Théâtrenciel en 2005. La compagnie étant dirigée par Roland Shön (également auteur, marionnettiste, comédien et plasticien du spectacle), le reportage commet une erreur sur l'identité du metteur en scène. Le pays imaginaire d'Adzirie est, selon Roland Shön, un prétexte pour évoquer l'existence humaine, l'exil, le souvenir des proches disparus...

Date de diffusion :
03 décembre 2005
Source :
Compagnie :
Fiche CNT :
Fiche PAM :

Éclairage

Lorsqu'il initie et joue Le Montreur d'Adzirie, à partir de 2005, Roland Shön (né en 1942), fondateur du Théâtrenciel avec François Raoult en 1979, est déjà un créateur multidisciplinaire confirmé. Sa notoriété d'inventeur de mots, d'ombres, d'objets plastiques et de formes théâtrales a été consolidée par une trentaine de productions pataphysiques et poétiques. Pour Grigris – spectacle déambulatoire – il a fait naître en 1992 le personnage de l'explorateur Volter Notzing autour duquel ont rayonné des expositions, des publications, et d'autres spectacles : Les Oiseaux architectes en 1994, Travaux et publics en 1998, Musées maison en 2002. Il a été choisi comme metteur en piste du spectacle de fin d'études des étudiants de la 15e promotion de l'École supérieure des Arts du cirque de Châlons, qu'il a intitulé Le Cirqle.

Dans Le Montreur d'Adzirie, il est le maître de cérémonie, conviant le public à la rencontre d'un pays à la dérive et de ses habitants échoués. Il ouvre une à une des boîtes à évocation, où les disparus de cette étrange contrée viennent rejouer des moments de leur vie, et d'où surgissent des images poétiques, drôles ou envoûtantes. Le jeu avec les objets, les marionnettes, l'ombre et la vidéo transforment un castelet moderne fait de métal et de plastique en véritable lanterne magique. L'accordéon de Bertrand Lemarchand, joué sur le côté, partenaire privilégié du « montreur » Roland Shön, tisse un lien tangible entre le présent des spectateurs et l'intemporalité de ce cérémonial quasiment sans parole.

Toujours en complicité avec Hervé Lelardoux pour la mise en scène et Bertrand Lemarchand pour la musique, Roland Shön continue ses explorations imaginaires. Il entraîne physiquement et mentalement le public en 2008, avec Ni Fini Ni infini, dans un nouveau tournis théâtral où quatre saltimbanques, à l'élégance décalée, mènent la ronde. A l'aide de machines à images – rouleaux peints ou dessinés par Roland Shön, ombres, images projetées – ces bonimenteurs racontent l'histoire « d'un étourni, un homme qui rassembla, de cirques en carnavals, de foires en casinos, une étrange collection (ni finie ni pourtant infinie, comme toute collection) ».

Le même procédé d'images peintes défilant sur un rouleau de toile et projetées en direct sur un grand écran est repris avec bonheur dans Gyromances en 2011. Personnage à la fois conteur et conférencier, Roland Shön se joue encore des mots, des images, des objets, et des sons tandis que le public ne se lasse pas de se faire embarquer. Cette fois, pour une croisière qui commence au XVe siècle dans le port de Dieppe et s'achève à l'aube du siècle dernier.

Evelyne Lecucq

Transcription

Présentatrice
Le montreur d’Adzirie , c’est le nom de la nouvelle création de Roland Shön. Elle sera présentée ce soir au Rive Gauche de Saint-Etienne-du-Rouvray. Dieppois d’origine, Roland Shön est à la fois marionnettiste, plasticien, comédien et metteur en scène. Il crée un théâtre d’ombre et d’objet musical et nous transporte dans un pays imaginaire fascinant.
(Bruit)
Journaliste
Un univers sans parole, un monde de sons et de mouvements étranges, l’Adzirie, pays inventé, pays à la dérive, flottant, disparu des cartes, voyage dans l’imaginaire avec toujours une part de réalité en toile de fond.
(Bruit)
Roland Shön
On invente des pays pour dire d’une autre façon ce qui se passe chez nous, c’est toujours comme cela. On fait de grands voyages pour finalement revenir, c’est-à-dire revoir d’un œil différent la vie qui nous entoure. Et là, c’est un, c’est le cas, ça parle de l’exil, comme les adziriens disent, c’est pas nous qui avons quitté le pays, c’est le pays qui nous quitte. C’est un peu la condition humaine quoi, il y a plein de choses qui nous quittent mais on n’a pas voulu les quitter. Moi, j’ai jamais voulu sortir de l’enfance mais elle est partie.
Journaliste
Comment vivre avec le temps qui file, comment ? Orphelin de son pays, retrouver ses racines, seule une évocation d’un montreur redonne vie aux souvenirs des proches disparus, exploration poétique et magique, c’est tout l’art de la marionnette et du théâtre d’ombre.
Roland Shön
Comment un bout de bois peut à un moment devenir quelqu’un, quoi ? Et la fascination qu’on a aussi à voir l’illusion se réaliser, parce que moi, je suis apparent quand je manipule les marionnettes. On me voit manipuler les marionnettes, mais au bout d’un moment, on ne me voit plus, on ne voit plus que la marionnette quoi.
Journaliste
Le montreur d’Adzirie , spectacle pour tous les âges, c’est ce soir au Théâtre Rive Gauche à Saint-Etienne-du-Rouvray, et la semaine prochaine, vendredi et samedi, au Rayon Vert de Saint-Valéry-en-Caux.
(Musique)