Georges Momboye et le Sacre du Printemps

20 janvier 2007
02m 21s
Réf. 00851

Notice

Résumé :

Créés dans le cadre de la Biennale de danse du Val-de-Marne en 2006, L'après-midi d'un faune et  Le Sacre du printemps, revus par le chorégraphe Georges Momboye sont présentés à Meudon. Momboye et deux de ses interprètes donnent leurs points de vue sur cette entreprise singulière au carrefour du répertoire, de la danse africaine et contemporaine.

Date de diffusion :
20 janvier 2007
Source :
FR3 (Collection: Soir 3 journal )

Éclairage

Le parcours de Georges Momboye brille par son intrépidité et sa singularité. Ce danseur et chorégraphe ivoirien, installé à Paris depuis le début des années 90,a créé sa compagnie en 1992 et ouvert six ans plus tard le Centre de danses pluri-africaines. Formidable interprète, magnétique et virtuose, il combine beauté, technique et énergie. Fin connaisseur des danses traditionnelles, il sait les citer et les détourner vers des horizons plus contemporains. Soutenu par la Biennale de danse du Val-de-Marne, il a chorégraphié en 2001 Adjaya. En wobé (langue de l'ethnie Wé à laquelle appartient Georges Momboye), "adjaya" signifie "le rêve". Sur le plateau simplement orné d'une calebasse et d'un panier, Adjaya met en scène quatre percussionnistes, un flûtiste, une femme griot et huit danseurs ivoiriens. Tambours à fond pour transe virtuose. En contrepoint, un hip-hopeur, Ange Koué, tout de blanc vêtu, se désarticule. Entre tradition africaine et contemporain, Momboye a chorégraphié, toujours sur une invitation de Michel Caserta, directeur de la Biennale de la danse du Val-de-Marne,une version solo de L'Après-midi d'un faune sur la musique de Debussy, interprété par lui-même, et du Sacre du printemps sur la partition de Stravinski.Pour cette pièce-challenge, sa gestuelle musclée et ample, ses jeux de groupes dans l'espace, ont relevé le défi musical.

Le parcours artistique de Georges Momboye multiplie les apprentissages et les collaborations depuis son enfance en Côte d'Ivoire jusqu'à aujourd'hui. Expert en danses traditionnelles – il donne des cours dès l'âge de 13 ans et sera interprète dans le Ballet national de Côte d'Ivoire -, il s'est aussi formé au classique et au jazz à Abidjan. Suite à la rencontre avec un interprète de la compagnie Alvin Ailey, il part à New-York parfaire son savoir-faire à l'école du chorégraphe noir américain. Depuis la création de sa compagnie en 1992, il a additionné une douzaine de pièces toujours marqué par un besoin viscéral de revendiquer son identité tout en dégageant la voie à un geste contemporain. En 2011, il a chorégraphié une pièce jeune public intitulée Poulet Bicyclette dans laquelle il se souvient de son enfance dans son village, coursant les poulets pour une cérémonie durant laquelle les volatiles vont être sacrifiés.

Rosita Boisseau

Transcription

Présentateur
Et place à la danse maintenant, le chorégraphe Georges Momboye présente en ce moment un spectacle dans lequel il revisite des oeuvres de Debussy et de Stravinsky en les situant en Afrique. Nathalie Hayter et Xavier Roman ont assisté à l’une des représentations données en ce moment à Meudon dans les Hauts-de-Seine, avant d’être présentées un petit peu partout en France jusqu’en juin prochain.
(Musique)
Nathalie Hayter
Au commencement était le Djembé. Ce soir-là, Debussy était Africain et son faune, une créature issue de la jungle, autant réelle qu’imaginaire, de celles qui attirent et font peur à la fois. Le faune sort de sa torpeur, il est à l’affût, il a faim, ses sens s’éveillent.
Georges Momboye
Le Prélude pour moi c’est une musique qui avait un côté Européen et un côté Africain, donc c’était mi-homme mi-animal. Donc, ce mélange-là m’intéressait beaucoup et donc il a fallu que j’aille, si vous voulez, rechercher un peu au fond de mon pays natal, de mon continent natal, l’Afrique, réveiller un peu ces animaux perdus ou ce coté ancestral.
(Musique)
Nathalie Hayter
Pour Georges Momboye, Stravinsky, lui aussi, a dû songer à l’Afrique en composant son Sacre du Printemps . Musique rituelle, hommage à la terre et une chorégraphie qui mêle subtilement danse contemporaine et gestuelles africaine, un cadeau pour cette compagnie composée de danseurs issus d’horizons très divers.
Georges Momboye
Tu sais que tu vas quelque part mais tu ne connais pas la suite, donc du coup, tu te laisses aller.
Intervenante
Il y a des russes, il y a des antillais, des africains et on a tous un style différent, on vient tous de milieux différents et donc de ce fait, chaque personne peut affirmer sa personnalité dans la chorégraphie.
(Musique)
Intervenant
Ce mélange-là, on était assez impatients de voir le résultat.
Nathalie Hayter
Un résultat assez fascinant, qui vous emmène à l’aube de l’humanité. Hymne à la nature, hommage à la femme aussi, puisque les quatre danseuses triompheront des douze danseurs. Ce sacre-là, tout comme le Prélude, déborde d’une énergie que le spectateur s’approprie avec bonheur.