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NoBody de Sasha Waltz à Avignon

23 juillet 2002
02m 27s
Réf. 00861

Notice

Résumé :

La chorégraphe allemande Sasha Waltz investit la Cour d'honneur du Palais des Papes pour le Festival d'Avignon avec NoBody. Commentaires de la chorégraphe et de quelques interprètes.

Type de média :
Format court - Vidéo - Journal télévisé
Date de diffusion :
23 juillet 2002
Source :
FR3 (Collection: Soir 3 journal )
Oeuvre(s) :
Artistes et personnalités :
Thèmes :
Lieux :

Éclairage

En 2002, noBody, chorégraphié par Sasha Waltz, se pose sur le plateau de la Cour d'honneur du Palais des Papes avec un atout de poids : une immense structure gonflable blanche qui va soudain dégringoler sur scène en déployant ses voiles. Ce coup d'éclat signe la singularité de l'artiste allemande. Fille d'architecte, Sasha Waltz aime confronter sa danse à des espaces monumentaux pour y apporter des réponses plastiques puissantes. Son sens du groupe lui permet aussi de prendre d'assaut des places fortes comme celle du Palais des papes. Elle travaille le mouvement dans la masse, faisant surgir des images charnelles ou dressant sur le plateau des sculptures de corps. Elle sait aussi balayer le plateau à grands renforts de courses vives et de mouvements de foule sans cesse happés par des vents contraires.

NoBody appartient à une trilogie autour du corps chorégraphiée par Sasha Waltz entre 2000 et 2002. Körper mettait en scène des corps enchevêtrés derrière des vitres et évoquait la Shoah ; S. se risquait sur le terrain de la sexualité, noBody posait la question de la disparition, de la mort et de l'au-delà. Dans tous les cas, Sasha Waltz pousse toujours les corps aux limites d'eux-mêmes pour se rapprocher au plus juste des thèmes difficiles qu'elle veut mettre en scène.

On sait combien la Cour d'honneur est un défi pour les chorégraphes et les metteurs en scène. Sasha Waltz a su relever le challenge et inscrire son talent aux côtés de tous ceux qui l'ont précédée. C'est Maurice Béjart en 1966 qui grimpe sur le plateau pour la première fois dix-neuf ans après la création du festival d'Avignon par Jean Vilar. Vilar trouvait l'espace de la Cour d'honneur «  trop informe » : Béjart lui fila la chair de poule avec son Boléro orgasmique. Lui succèderont la plupart des grands noms de la danse, depuis Roland Petit en 1972 à Jan Fabre en 2001 en passant par Twyla Tharp (1979), Martha Graham 1987), Jerome Robbins (1994), Angelin Preljocaj (1999)... et bien d'autres. Devant 2000 spectateurs, le lieu emblématique d'Avignon est une épreuve initiatique.

Rosita Boisseau

Transcription

Présentatrice
Et on termine avec de la danse, au Festival d’Avignon, c’est une jeune chorégraphe allemande, Sasha Waltz, qui s’est emparé de la Cour d’Honneur. On dit déjà d’elle qu’elle est la fille spirituelle de Pina Bausch. Dominique Poncet et Laurence Houot.
Journaliste
Haute comme trois pommes, la chorégraphe Sasha Waltz, face à l’immensité de la Cour d’Honneur du Palais des Papes d’Avignon.
(Silence)
Journaliste
Dans les yeux clairs de la chorégraphe allemande, on lit à la fois de l’anxiété et de la détermination. Il y a de quoi, c’est la première fois que cette jeune femme, qui attend son deuxième bébé, affronte ce lieu prestigieux.
Sasha Waltz
C’est très large et pas très profond, c’est un format assez, un peu, bizarre. Mais c’est, vraiment, c’est la hauteur et c’est le plein ciel. Et c’est l’histoire, la monumentalité des espaces, qui est très fort. Et c’est vraiment un challenge pour être ici.
(Bruit)
Journaliste
C’est un challenge. Mais les challenges, Sasha Waltz adore ça. Pour réussir celui-là, elle a choisi de jouer à la fois sur l’animation visuelle du lieu et sur l’occupation de l’espace.
(Bruit)
Journaliste
Titre de son spectacle, NoBody .
(Bruit)
Journaliste
C’est à la fois fluide, dynamique et expressionniste.
(Bruit)
Sasha Waltz
NoBody , c’est sans corps mais c’est aussi personne. C’est entre ces 2 sens que c’est très important pour cette pièce et c’est la mort et la métaphysique.
(Bruit)
J.K. Diaz de Garaio
Bon, ça dépend aussi de chacun mais, si tu veux, tu peux vraiment mettre plein de choses, plein d’émotions qui t’appartiennent, vraiment à toi. Et c’est clair que ça peut remuer plein de choses. Et, moi, personnellement, quand on joue, j’essaye de devenir presque un instrument.
Clémentine Deluy
J’avais vu Zweiland et Allée des cosmonautes de Sasha et c’étaient des pièces qui m’avaient beaucoup touchée. Donc, quand il y a eu la possibilité de faire partie de ce projet et qu’elle m’a prise, ben bien sûr que j’étais très contente.
(Musique)
Journaliste
Quand elle était petite, Sasha Waltz voulait devenir artiste visuelle, elle est en fait devenue chorégraphe. Pour ce NoBody , elle a réuni ses deux passions, le mariage est parfait.
(Bruit)