Désirs de Decouflé

17 septembre 2009
02m 21s
Réf. 00903

Notice

Résumé :

L'évènement s'intitule Désirs, fait l'affiche du cabaret hot chic parisien, le Crazy, et est signé à la pointe de la plume par le chorégraphe contemporain Philippe Decouflé.

Date de diffusion :
17 septembre 2009
Source :

Éclairage

Il en rêvait depuis longtemps : le Crazy Horse a fini par lui offrir sur un plateau. En 2009, Philippe Decouflé réalisait l'un de ses fantasmes : mettre en scène une revue érotique, sensuelle pour ne pas dire sexuelle, avec des girls belles comme le jour. Et ça marche ! Le chorégraphe s'empare de l'exercice en respectant les codes de ce haut lieu du strip-tease glamour. Coiffure au carré des interprètes, sexe dissimulé derrière une bande noire... Le fameux petit plateau (2 mètres de hauteur sur 6 de long et 3,30 mètres de profondeur) exige des numéros méticuleusement ajustés. Decouflé alterne saynètes sexy, jeux de lumières, films (gros plans sur des fesses filmées comme des dunes dans le désert) et ombres chinoises. Avec classe et humour ! Sous la direction artistique d'Ali Madhavi, Désirs, puisque tel est le titre de cette production érotique, a ramassé la mise. Le cabaret hot chic parisien a bien fait de prendre des risques en faisant appel à un chorégraphe contemporain. La vraie réussite de cette revue unique en son genre : sublimer les filles, déjà sublimes, du Crazy et ressembler à Decouflé.

Depuis la création de sa compagnie DCA en 1983, Philippe Decouflé n'a eu de cesse d'aller voir ailleurs si sa danse n'y était pas un peu. Il réalise des films et des clips. Participe à la fête du bicentenaire de la révolution pilotée par Jean-Paul Goude, en 1989. Met en scène un spectacle pour les élèves du Centre national des arts du cirque de Châlons-en-Champagne, pour le Cirque du Soleil (2011). Règle L'Autre Défilé (2006) avec deux cents costumes de scène des collections de l'Opéra de Paris et de la Comédie-Française. C'est la chorégraphie des cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux olympiques d'Albertville en 1992 qui le fait connaître du grand public et du monde entier. Auteur d'une vingtaine de spectacles, ce fan de cinéma qui rêve de tourner un jour un long-métrage, a réalisé une dizaine de courts-métrages et de clips. Installé à la Chaufferie à Saint-Denis, lieu où il accueille aussi d'autres chorégraphes, il tient régulièrement l'affiche au Théâtre national de Chaillot, à Paris.

Rosita Boisseau

Transcription

Présentatrice
Oui, il aime bien nous surprendre. Après la cérémonie d’ouverture des JO de 92, la présentation de spectacles époustouflants, Philippe Decouflé change de registre. Il s’est associé au designer Ali Madhavi pour relooker la nouvelle revue du Crazy Horse, le célèbre cabaret parisien. Son spectacle s’appelle Cœurs Croisés , et il a dû respecter les codes de ce temple de nu chic. Abdel Mostefa, Guillaume Michel.
(Musique)
Journaliste
Le Crazy Horse fait peau neuve. Le temple du nu chic créé par Alain Bernardin au début des années 50 s’offre son premier lifting depuis la disparition de son fondateur il y a maintenant 15 ans.
(Musique)
Journaliste
Et voici un petit avant-goût de l’opération. Jeux d’ombres chinoises et grivoises où l’on reconnaît la signature de Philippe Decouflé, avec ses chorégraphies alliant rigueur et fantaisie.
Philippe Decouflé
Après, il y avait une chose que j’aimais beaucoup qui a à moitié disparu, c’est l’histoire des rires, quand il y a des rires, vous les faites de profil !
Intervenante
J’ai oublié c'est de ma faute !
Zula Zazou
Il a apporté la modernité, et ça je pense qu’on en avait vraiment besoin parce qu’à force de ne pas vouloir sortir des sentiers battus, on restait toujours dans une image un peu désuète.
Journaliste
Dans le genre actuel, le strip-tease sur fond d’indices boursiers et de courbes de croissance, l’un des dix nouveaux tableaux de la revue corrigée par Philippe Decouflé. Chic et choc, le numéro correspond aux codes de la maison, d’ailleurs pour ne pas trop transgresser ses règles, le chorégraphe a eu à ses côtés un directeur artistique connaissant le Crazy Horse sur le bout des talons.
Philippe Decouflé
Moi par exemple, j’avais commencé à faire un final sur du reggae, et lui m’a fait comprendre que le reggae n’avait pas sa place au Crazy Horse. Moi, vraiment, je n’avais pas compris, il me semblait que c’était bien, qu’on pouvait faire un truc plus cool, qu’on pouvait y aller et cetera, que ça swingue un peu plus. Et ben non, ça ne peut pas swinguer un peu plus, il faut que ce soit frac, frac, frac, ici c’est comme ça.
Journaliste
Dépoussiérer mais pas trop, pour garder la clientèle d’habitués et attirer un public plus jeune et plus parisien. Une nouvelle revue pas reggae mais un brin rock and roll.