Les aviateurs

09 avril 1981
05m 11s
Réf. 00990

Notice

Résumé :

Farid Chopel et Ged Marlon donnent vie à « une parodie soldatesque » (dixit la plaquette de présentation du spectacle) où les personnages alternent moments poétiques et absurdes, et où la gestuelle oscille entre mime, danse et théâtre.

Type de média :
Date de diffusion :
09 avril 1981
Source :

Éclairage

Fils d'immigrés algériens à la silhouette dégingandée, Farid Chopel est né à Paris le 4 décembre 1952. Il vit une enfance modeste, passée dans une petite chambre d'hôtel meublée du XVIIIe arrondissement, avec sa mère et sa grand-mère. Il dit garder un bon souvenir de cette époque, pas tous les jours facile. Après une scolarité chez les frères, il se forme dans les années 70 au théâtre gestuel expérimental avec le groupe « Laïla ». Avec ce groupe, disait-il, « on répétait dans les caves des immeubles » (évoqué dans son dernier spectacle créé en 2005, Je danse encore).

Farid Chopel connaît son premier succès avec un one man-show : Chopelia (1978) joué au festival d'Avignon off, dans de nombreux théâtres et festivals internationaux de mime et de théâtre. Par la suite il triomphera en 1981 avec un spectacle co-écrit avec Ged Marlon, Les aviateurs. Les deux artistes avaient simplement trouvé deux calots de soldats qui les ont amené à improviser. La pièce, qui s'est donc écrite en se faisant, a séduit le public. Celui-ci découvrait tout un jeu gestuel plein d'humour et de poésie, insolite, nouveau.

La notoriété de Farid Chopel se trouve renforcée par ses rôles dans des films à grand public comme La Femme de mon pote (1983) de Bertrand Blier, La Vengeance du Serpent à Plumes (1984) de Gérard Oury, L'Addition de Denis Amar et Sacs de Nœuds (1985) de Josiane Balasko.

Les années 90 seront difficiles pour l'auteur-interprète. Une traversée du désert qui ne rend que plus savoureux son retour sur les planches pour son one man-show autobiographique, Le pont du Milieu, qui reçoit un bel accueil malgré le manque de promotion. Deux ans après ce spectacle intimiste, Farid Chopel publie Et je danse encore (Editions Privé), qu'il a coécrit avec Brigitte Morel, sa compagne et ancienne danseuse de l'Opéra de Paris.

Plus récemment, Farid Chopel avait joué dans le film C'est beau une Ville la Nuit (2006) de Richard Bohringer. Il s'éteint le 20 avril 2008, foudroyé par un cancer.

Pour comprendre ce qu'a apporté Farid Chopel au monde du geste, on peut citer un extrait de l'hommage que Ged Marlon lui a dédicacé : « tu as inscrit dans l'espace des mouvements qui n'existaient pas, qui resteront dans l'éternité ainsi que ta silhouette de grand burlesque ».

Cet artiste hors du commun qui a marqué les années 80 avait une qualité de mouvement exceptionnelle. Sa précision, sa disponibilité et sa créativité en faisaient un artiste polyvalent - danseur, mime, comédien, chanteur, artiste de variétés - Farid Chopel pouvait évoluer aussi bien dans des modes dramatiques, comiques que poétiques.

Claire Heggen et Yves Marc

Transcription

(Bruit)
(Musique)
Journaliste
Il s’est trouvé un complice depuis Chopelia, cette comédie burlesque qui le révéla il y a trois ans et lui permit de faire le tour du monde. Et avec des calots trouvés sur un marché aux puces d’Amsterdam, Farid Chopel et Ged Marlon ont créé pour le dernier Sygma de Bordeaux Les Aviateurs , repris maintenant au Théâtre Fontaine. C’est avant tout le geste qui compte, bien sûr, dans cette parodie soldatesque qui tente à dépouiller de sa mythologie le culte du héros guerrier. On rit beaucoup et les gags accumulés par Chopel ne laissent jamais oublier la poésie que dégagent des situations tour à tour burlesques et tragiques. En un mot, du grand art !
Farid Chopel
Le thème nous est venu complètement par hasard, à Ged et à moi, d’une improvisation de rue qu’on a fait à Zurich et qu’on a fait avec deux calots d’aviateurs. Et donc, c’est venu vraiment d’un élément de costume au départ, en l’occurrence ces calots d’aviateurs, vraiment par hasard. Qu’on ne peut pas dire que c’est un truc qui a été concocté depuis deux ans et sur lequel on a travaillé, pensé depuis un an ou deux ans. Donc ça s’est fait vraiment très rapidement et sur l’instant et paf, on l'a fait.
(Musique)
Ged Marlon
Je crois qu’on a été influencés par le cinéma muet certainement, par ce comique de geste un petit peu, et puis par ces situations, quoi. Je veux dire, le cinéma muet, c’est assez simple en fait. Ça paraît tout bête et puis, il se passe quelque chose d’inattendu. Là, je crois que c’est ça aussi dans Les Aviateurs .
(Bruit)
Farid Chopel
[Inaudible]
(Bruit)
Ged Marlon
Ah, sur l’ensemble, je suis d’accord, je suis d’accord. Sur l’ensemble, je suis d’accord, quand je suis d’accord, je le dis, je suis d’accord, mais de parler japonais quand même, ce n’est pas facile, hein, ce n’est pas facile ! [Inaudible] C’est quand même toutes des putes, ce n’est pas facile hein ! Alors quand à 6 heures du matin, tous dans les atriums, les camouflages, les ordinateurs, tous dans les arbres. Bon, bon, qu’est-ce qui reste ? La Corse, oui, pour commencer. Ce n’est pas facile. Le Lichtenstein, oui, pour commencer. [Inaudible], ce n’est pas facile, hein ! Oui, pour faire plaisir. Affirmatif ! En fait, ce sont des héros mais en même temps, des enfants. On a voulu montrer deux copains, mais des types qui vont à la guerre mais qui ne comprennent pas tellement. Et je crois que c’est ce côté des gens qui ne comprennent pas qui donne un petit peu cette poésie peut-être. On n’affirme jamais vraiment les choses. C’est un spectacle qui est un peu fragile. Je crois que c’est ce qui fait ce côté poétique, peut-être.
(Musique)
Farid Chopel
Qué calmo.
(Musique)
Ged Marlon
E molto tranquillo.
(Musique)
Farid Chopel
E non c'è rumore.
(Musique)
Ged Marlon
Que silencio.
Farid Chopel
Il paese del silencio.
Ged Marlon
Oh guarda ! Una farfalla !
Farid Chopel
Dove ? Si.
(Bruit)
(Musique)
Farid Chopel
Oh, e partita !
(Musique)
Comédiens
Ah ! Sono i belli fiori.
(Musique)
Comédiens
Que profumo.