Elvire Popesco

31 décembre 1969
03m 34s
Réf. 00065

Notice

Résumé :

Devant le public de l'émission La joie de vivre, au théâtre du Châtelet, l'actrice d'origine roumaine Elvire Popesco raconte comment elle est venue à Paris en 1923.

Type de média :
Date de diffusion :
31 décembre 1969
Source :

Éclairage

Elvire Popesco (Bucarest 1894-Paris 1993), actrice d'origine roumaine, est sociétaire du Théâtre national de Bucarest à 20 ans. L'auteur dramatique Louis Verneuil l'invite à Paris en 1923 pour jouer Ma cousine de Varsovie, qui sera représentée plus de mille fois. Sacrée reine du vaudeville et surnommée "Notre-Dame du théâtre", elle poursuit sa carrière sur des textes de Bernstein, Deval, Roussin, Cocteau. Son parcours est moins remarqué au cinéma où elle joue néanmoins dans une trentaine de films. De 1956 à 1965, elle dirige le Théâtre de Paris, puis le théâtre de Marigny.

A 84 ans, celle qu'on surnomme "le volcan", toujours sur la brèche, reprend son rôle dans La Mamma, écrit pour elle par André Roussin en 1957. Jusque dans les années 1980, le salon qu'elle tient chez elle à Mézy-sur-Seine puis avenue Foch, est fréquenté par de nombreuses personnalités dont Sacha Guitry, Pierre Cardin, Jacques Chirac.

En 1987, elle reçoit un Molière pour l'ensemble de sa carrière, et en 1989 les insignes de Commandeur de la Légion d'Honneur.

Claire Libbra

Transcription

(Musique)
Elvire Popesco
Je voulais vous dire qu'il m'a donné la joie de vivre. Pendant quarante-cinq ans, j'ai travaillé avec beaucoup de respect et de tendresse pour vous tous. Alors, c'est à vous que je dois ma grande joie de vivre.
[Applaudissements]
Elvire Popesco
Bien entendu, sans mes camarades, sans les auteurs, je n'aurais pas eu ma carrière. Alors, je vais commencer par Louis Verneuil, par Sacha Guitry et par monsieur Henri Bernstein. Et par les camarades qui ne sont plus vivants, alors j'ai pour eux toujours une pensée très émue et très reconnaissante. Maintenant, à la fin de ma carrière, j'ai comme auteurs qui m'ont donné les plus jolis succès monsieur Jacques Deval, monsieur André Roussin, monsieur Druon, Monsieur Achard et monsieur Dard. Je leur souhaite de tout mon coeur beaucoup de succès pour notre joie à tous.
Applaudissements
Interviewer
Je crois madame que vous vous êtes toujours très très bien entendue avec vos auteurs.
Elvire Popesco
Toujours très bien. Quand on a du succès, on s'arrange beaucoup de choses. Seulement pendant les répétitions, on est tiraillé, on est malheureux, on est très énervé pour rétablir un rôle. Alors on vous donne beaucoup d'épithètes. Moi je connais le mien. Le mien c'était paraît-il « porte-bonheur ». C'est vrai, je leur apportais bonheur, ils ont eu beaucoup de succès mais moi je suis restée avec le mien, « emmerdeuse ».
[Rires et applaudissements]
Interviewer
Mais Madame, vous avez parlé de vos quarante-cinq ans passés à Paris, comment y êtes-vous venue à Paris ? Je crois qu'au départ il y a une histoire de télégramme ?
Elvire Popesco
J'ai reçu un télégramme à Bucarest, c'est Monsieur Louis Verneuil qui avait parlé avec Robert Desfleurs qui me connaissait et qui m'a vue jouer en Roumanie.
Intervenant
Non, non, laissez-le là, ça va s'arranger, vous savez comme il y a dix ans que nous n'avons pas fait l'émission, il est normal qu'on ait des petits problèmes au début comme ça.
Elvire Popesco
Eh ! bien, je reprends. A Bucarest, j'ai reçu un télégramme collé sur un journal. [INCOMPRIS] c'est Louis Verneuil. Robert Desfleurs qui m'a vue jouer en Roumanie lui a dit « voilà l'actrice qu'il vous faut ». Un autre télégramme de New York pour jouer La madona [INCOMPRIS]. Comme je connaissais de ma tendre enfance Paris et la France, et que j'adorais, j'ai opté pour la France et j'ai joué Ma cousine de Varsovie, voilà.
Intervenant
Et ça c'était en 1923.