Márta Mészáros

22 septembre 1984
02m 20s
Réf. 00126

Notice

Résumé :

La réalisatrice hongroise Márta Mészáros présente son film Journal intime, prix spécial du jury au festival de Cannes 1984.

Type de média :
Date de diffusion :
22 septembre 1984
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Thèmes :

Éclairage

Née en 1931 et réalisatrice de longs métrages de fiction depuis 1968, Márta Mészáros n'est pas une inconnue pour la critique internationale lorsque Journal intime, bloqué deux ans à l'intérieur des frontières hongroises, remporte le Grand prix du Festival de Cannes en 1984 : Adoption (1975) a décroché l'Ours d'or au festival de Berlin et Neuf mois (1976) le prix Fipresci à Cannes.

Seule cinéaste hongroise dont les films ont circulé à l'étranger, elle a enchaîné entre 1968 et 1979 huit fictions autour de la répression politique et des contraintes économiques, "des histoires banales", dit-elle, "mais dont les protagonistes sont des femmes". Semi-autobiographique, la série qu'elle ouvre en 1984 avec un Journal intime en noir et blanc se poursuivra avec trois autres films en couleur, Journal à mes amours, Journal pour mon père et ma mère et La Petite Vilma : le dernier journal (titres traduits du hongrois). Elle y lie l'intime au politique en montrant les événements à travers le regard d'une jeune fille revenue en Hongrie après-guerre suite à la mort de ses parents et confrontée à une société post-stalinienne où règne la suspicion.

Charlotte Garson

Transcription

Marie-Claire Gautier
C'est donc un film en noir et blanc qui traite de la période de 47 - 53, qui est un peu un témoignage sur la Hongrie de l'époque, et puis c'est également un film qui a beaucoup de lyrisme. Est-ce que c'est pour ça que vous l'avez traité en noir et blanc ?
Marta Meszaros
Oui, parce que cette époque-là, c'était une époque noir et blanc, si vous voulez. Pas seulement les films, les films aussi étaient noir et blanc. Et dans ce film, j'utilise beaucoup de choses documentaires de cette époque.
Marie-Claire Gautier
De l'époque ?
Marta Meszaros
Oui, documents de l'époque, et pour ça, pour moi, c'était clair parce que c'est noir et blanc. Je veux continuer ce film, je veux faire la trilogie jusqu'en 68. C'est une trilogie.
Marie-Claire Gautier
La boucle sera bouclée ?
Marta Meszaros
C'est ma génération, et la deuxième partie et la troisième partie seront déjà en couleurs, c'est pas noir et blanc parce que le style du film change.
Marie-Claire Gautier
Et il y aura toujours cette jeune fille, enfin, cette adolescente, cette jeune fille, cette femme qui vous ressemble ?
Marta Meszaros
Oui. Je ne sais pas si c'est elle qui joue tout. La deuxième partie, je suis sûre que c'est elle qui joue parce que je veux travailler avec les mêmes comédiens, Nowicki qui est polonais et tous ceux qui jouent dans mon film vont continuer cette trilogie.
Marie-Claire Gautier
Un Grand prix à Cannes, qu'est-ce que ça représente pour vous, la réalisatrice que vous êtes, pour votre film ?
Marta Meszaros
(Rires)
Marie-Claire Gautier
C'était bien. Vous attachez de l'importance ? C'est important ?
Marta Meszaros
Oui. Oui. Je pense que c'est important surtout pour le cinéma hongrois qui, je pense, est un très bon cinéma. Et pour moi, c'est particulièrement important parce que c'est... un premier prix à Cannes pour les femmes cinéastes. Et donc c'est pour nous peut-être un peu...
Marie-Claire Gautier
Bravo aux femmes cinéastes et aux Hongroises en particulier aujourd'hui. C'était Journal Intime?