Pol Bury

04 juillet 1989
02m 21s
Réf. 00162

Notice

Résumé :

Reportage sur l'exposition des sculptures de Pol Bury, maître de la cinétique, à la Galerie Sapone à Nice.

Type de média :
Date de diffusion :
04 juillet 1989
Source :
FR3 (Collection: Atr2 )

Éclairage

Artiste complet, peintre, écrivain, critique d'art, éditeur et réalisateur de courts métrages, le Belge Pol Bury (1922-2005) est surtout salué pour ses sculptures et son apport à l'art cinétique. Après avoir côtoyé en tant que peintre les surréalistes belges rassemblés autour de Magritte, puis le groupe expérimental CoBrA, Bury découvre en 1950 les ?uvres de l'Américain Alexander Calder.

Séduit par l'esthétique du mouvement, il abandonne peu à peu la peinture pour réaliser ses premiers Plans mobiles. Ces formes géométriques suspendues, abandonnées à la libre manipulation du spectateur, lui permettent de figurer dans la célèbre exposition de la galerie Denise René en 1955, "Le Mouvement". On y trouve également Calder, Duchamp, Jacobsen et Vasarely. A l'instar du Grec Takis, il introduit le moteur électrique pour mouvoir ses oeuvres, qu'il ne veut plus laisser à l'arbitraire du public. Car ce que Bury recherche, c'est l'extrême lenteur, l'imperceptible oscillation. En 1964, Pol Bury représente la Belgique à la Biennale de Venise.

Par la suite, l'artiste va se distinguer en appliquant la cinétique aux fontaines, ce qui lui vaudra de nombreuses commandes institutionnelles, dont des créations pour le Solomon Guggenheim Museum à New York (1980), le Palais-Royal à Paris (1985), ou les Jeux olympiques de Séoul (1988).

Cécile Olive

Transcription

Journaliste
Une exposition, maintenant, qui, vous allez le voir, est un vrai régal pour l'oeil. Elle est l'oeuvre de Pol Bury et ça se passe à la galerie Sapone, à Nice. Ce sculpteur maître de ce que l'on appelle la cinétique c'est-à-dire à base de mouvement mais aussi également de perspective, nous livre ses dernières créations pour notre plus grand plaisir et pour celui, non dissimulé, de Jean-François Tealdi et Jo Lovett.
(Musique)
Jean-François Tealdi
Boules en perspectives sur carré, sur cube ou sur planche, formes, triangles, volumes ou carrés, inégaux, à peu près égaux, sur pointe ou sur socle, tel apparaît Pol Bury. Voilà maintenant plus de 25 ans qu'il a intégré la mobilité à ses sculptures. Comme Calder, comme Tinguely, comme Vasarely ou comme Duchamp, il a fait du mouvement un credo. Un mouvement seulement perceptible à ceux qui prennent le temps de voir ou de contempler.
(Musique)
Pol Bury
Les sculptures qui sont exposée à Nice, chez Sapone, sont dotées de mouvements, disons, intimistes, qui font appel, de la part du spectateur, à de la contemplation plutôt qu'à un regard. Il se trouve à l'intérieur, donc, d'une maison, confronté avec quelque chose qu'il a le temps de voir.
(Musique)
Jean-François Tealdi
Le mouvement, on le retrouve encore dans ces cinétisations, véritables déstructurations d'image mais surtout pas destruction.
Pol Bury
Pas de détruire du tout, non. Ça serait un peu comme chatouiller l'architecture, en fait. Ce qui m'intéresse là, c'est que parallèlement à des travaux de grande échelle ou à 3 dimensions, on peut se mettre à la table et travailler avec des outils très simples qui peuvent se transporter avec soi.
Jean-François Tealdi
Pol Bury à Nice chez Sapone.