Aki Kaurismaki

12 juin 1990
01m 44s
Réf. 00175

Notice

Résumé :

Portrait décalé du cinéaste finlandais Aki Kaurismaki. Il s'exprime sur la façon dont il est devenu cinéaste, sur le financement et le genre de ses films, sur les classes populaires.

Type de média :
Date de diffusion :
12 juin 1990
Source :
A2 (Collection: JA2 Dernière )
Personnalité(s) :
Thèmes :

Éclairage

Chef de file incontesté du cinéma finlandais, Aki Kaurismaki, né en 1957, pratique dans ses films comme à la ville un humour distancié qui repose sur un goût permanent du décalage et de l'absurde.

Plusieurs cycles cohabitent dans son oeuvre. Deux trilogies, dont une "prolétarienne" (Shadows in Paradise en 1986, Ariel en 1988, La Fille aux allumettes en 1990) et une autre dite "des perdants" (Au loin s'en vont les nuages en 1996, L'Homme sans passé en 2002 et Les Lumières du faubourg en 2006) lui permettent de creuser une veine sociale en ayant recours à un style volontairement épuré qui repose souvent sur le minimalisme des décors, des dialogues et des situations.

C'est avec semblable distance que Kaurismaki donne libre cours à son goût pour la musique, en mettant en scène le groupe des Leningrad Cowboys, et qu'il agrémente son oeuvre, en cinéphile averti, d'hommages au cinéma qu'il admire, des classiques du muet aux films de la Nouvelle Vague.

Thierry Méranger

Transcription

(Musique)
Journaliste
Il y a trois mois, il y a eu La Fille aux allumettes. Et tout le monde s'est intéressé à Aki Kaurismaki, l'auteur de cette trilogie prolétarienne finlandaise. Et on a découvert un cas. (Trad. Anglais) Comment avez-vous démarré dans le cinéma ?
Aki Kaurismaki
Par accident... Je n'étais bon pour aucun boulot honnête !
Journaliste
Qu'avez-vous fait ?
Aki Kaurismaki
Des films. Avant, j'étais dans le bâtiment.
Journaliste
Pourriez-vous tourner une «trilogie bourgeoise» ?
Aki Kaurismaki
Non, je ne pourrais pas. Je ne pourrais pas, même si je le voulais. Je perds le peu de talent dont je dispose dès que je suis chez les bourgeois. Je suis tantôt assez pessimiste, tantôt un peu optimiste. Ca dépend. Je décide toujours que la fin sera triste, mais ensuite, j'ai pitié de mes personnages et, au dernier moment, j'opte pour un happy end.
Journaliste
Comment trouvez-vous l'argent ?
Aki Kaurismaki
Grâce à un bookmaker chinois de Mannhatan.
Journaliste
Il est riche ?
Aki Kaurismaki
Lui ? Plus maintenant. Il a financé mes films !
Journaliste
Leningrad cowboys go America est un film éthylique et drôle. C'est son septième. Il sort demain, en France. Et Kaurismaki est un menteur. Y a-t-il un genre de films que vous n'aborderez jamais ?
Aki Kaurismaki
Oui. La farce !