Retour à accueil

Rétrospective Miró à Barcelone

24 avril 1993
02m 16s
Réf. 00202

Notice

Résumé :

Rétrospective de 180 peintures et 300 dessins de Joan Miró à Barcelone pour fêter le centenaire de l'artiste. L'exposition est inaugurée par la reine Sophia d'Espagne. Présentation des principales peintures et sculptures de Miro avec des commentaires sur les grandes thématiques de son travail, sur son admiration pour Antoni Gaudi et sur les différents mouvements artistiques auxquels il a appartenu.

Type de média :
Vidéo
Date de diffusion :
24 avril 1993
Source :
A2 (Collection: JA2 20H )
Personnalité(s) :
Joan Miró / Begou!georges / Antoni Gaudi / Sophia (reine D'espagne) Espagne (d')
Thèmes :
Lieux :

Éclairage

Elevé dans la Barcelone moderniste, influencé par le dadaïsme, Joan Miró (1893, Barcelone - 1983, Palma de Majorque) a un langage pictural si unique qu'il a réussi à désorienter les surréalistes les plus avertis. Breton et Eluard, qui étaient venus visiter son atelier en 1925 pour savoir si le Catalan devait rejoindre leurs rangs, en sont ressortis désorientés. Miró dira de ces révolutionnaires qu'il sont "enfermés dans un traditionalisme bien fade". Pablo Picasso, Max Ernst et Georges Bataille lui vouent, quant à eux, une grande admiration et l'un de ses premiers acheteurs se nomme Ernest Hemingway.

Si les jeunes années de Miró à Paris, où il est venu vivre de son art, sont marquées par la misère, la reconnaissance vient dès la fin des années 1920. Il partage alors son temps entre Paris et la ferme familiale de Montroig, près de Tarragone. La Catalogne tiendra d'ailleurs une place importante dans son oeuvre. Très marqué par la guerre d'Espagne, fuyant la France sous la Seconde Guerre mondiale, il s'installera à Palma de Majorque en 1941, avec sa femme, Pilar Juncosa, et leur unique fille.

Peintre, sculpteur, céramiste, Miró a montré que sa palette était bien plus complexe que les traits enfantins que lui prêtait Breton à ses débuts. Au fil des années, les formes poétiques en apesanteur ont ainsi laissé la place à des allusions sexuelles, parfois très crues, et à un univers cosmique peuplé de personnages étranges.

Cécile Olive

Transcription

Hervé Claude
Voilà. La peinture avant de terminer et une formidable rétrospective Miro. C'est à Barcelone. Le grand peintre catalan aurait eu 100 ans cette année. A Barcelone, donc, 180 peintures et 300 dessins sont exposés. Inauguration cette semaine en présence de la Reine d'Espagne, de Georges Begou et d'André Sora.
Georges Begou
Protectrice de l'art moderne et contemporain, la Reine Sophia a honoré avec plaisir la rétrospective Miro du centenaire. Pour elle et pour tous ceux qui fréquenteront la Fondation de Barcelone, c'est un bain de poésie pure aux couleurs de la Catalogne qui éclate sur les murs blancs. Jaune, rouge et noir se taillent la part du lion. Bien qu'ayant été influencé par les différents mouvements du siècle qu'il a traversé, (il a vécu 90 ans), Miro a toujours gardé une authentique personnalité. Il est inclassable. C'est un génie en liberté.
(Musique)
Georges Begou
A l'image de l'architecte catalan Gaudi dont il vit s'ériger, dans sa jeunesse, les monuments les plus originaux, Miro se prend de passion pour la courbe, l'arabesque et les mosaïques de couleurs qui font chanter les promenades des jardins, les façades et les toits des maisons.
Jacques Dupin
Il y avait, pour son admiration pour Gaudi, tout de même, des affinités profondes. Ils sont tous les deux de même souche catalane et ils ont, tous les deux, procédé à partir de la nature pour s'en évader et avec une imagination de visionnaire qu'on retrouve aussi bien dans les architectures de Gaudi que dans la peinture de Miro.
(Musique)
Jacques Dupin
Le pied, ça a toujours été l'organe, enfin, qui l'attachait à la terre. Il disait qu'un catalan peut toujours... doit toujours avoir les pieds sur terre pour rebondir plus haut par la suite. Il y a toujours ces allées et venues entre la terre et le ciel, la nuit, la musique.
(Musique)
Georges Begou
Tout jeune, Miro s'était vu en Fauve après avoir été Cézannien et plus tard cubiste. Mais ce furent des flirts sans lendemain. Son style inimitable s'imposa bientôt, bien planté entre terre et ciel.