Spectacle d'Alain Platel au Théâtre de la Ville

02 février 1997
01m 40s
Réf. 00240

Notice

Résumé :

Interview d'Alain Platel et extraits de son spectacle au Théâtre de la Ville à Paris.

Type de média :
Date de diffusion :
02 février 1997
Source :
A2 (Collection: Midi 2 )
Personnalité(s) :

Éclairage

Depuis près de vingt-cinq ans, le chorégraphe et metteur en scène belge autodidacte Alain Platel et son collectif d'artistes, les Ballets C. de la B. (C. pour contemporain et B. pour Belgique), entrecroisent danse, théâtre, musique et cirque pour nous raconter le monde qui nous entoure. Une des forces des spectacles de la compagnie tient à l'engagement des interprètes, amateurs ou professionnels, qui nourrissent abondamment les créations de leur histoire, leurs fêlures et leurs opinions.

Né en 1959, Platel est d'abord éducateur auprès d'enfants handicapés. En 1984, il monte son premier spectacle, Stabat Mater, dans son appartement. Depuis, Platel et les Ballets C. de la B. ont acquis une renommée internationale au fil d'une trentaine de créations, dont Wolf , créé en 2003 et joué à l'Opéra Garnier en 2005 et Vsprs en 2006, sa dernière création.

En 2004, Platel a reçu le prix européen du théâtre pour l'ensemble de son oeuvre.

Claire Libbra

Transcription

Daniel Bilalian
Au théâtre de la ville, à Paris, la compagnie belge Alain Platel présente une chorégraphie largement inspirée des difficultés de vivre dans notre société : précarité, marginalité. A noter, d'ailleurs, qu'une partie de la troupe a été recrutée parmi ces marginaux, dont il est question dans le spectacle. Bruno Albin, Nathalie Gallet.
(Musique)
Bruno Albin
Au commencement, il y a la beauté déchirante d'une mélodie d'Henry Purcell. Mais les salons baroques sont devenus hall de gare et les violons ont fait place à l'accordéon. Les personnages d'Alain Platel racontent sans rien dire une histoire de gens ordinaires et que seule la vie quotidienne fait se croiser. Ce que le spectacle ajoute à cette vision d'un univers un peu trop gris, c'est l'incongru, l'inattendu, bref, la poésie. Est-ce un ballet ? Pas vraiment. Un opéra ? Pas davantage. Alain Platel, ce pédagogue devenu, par hasard, homme de théâtre se définit comme un collectionneur de choses vues.
Alain Platel
Quand on rencontre quelqu'un, à première vue, on est très ordinaire. Et donc c'est par la rencontre avec quelqu'un qu'on découvre qu'il ou elle porte beaucoup de poésie, beaucoup de malheurs, beaucoup de joie, beaucoup de tout, quoi.
(Musique)
Bruno Albin
Avec son petit monde grotesque, Alain Platel raconte à sa manière la même histoire triste que les petites gens de Jérôme Deschamps. Son histoire à lui ne fait pas non plus pleurer mais elle ne fait pas rire. Elle laisse tout simplement libre cours à l'émotion.