Sándor Márai, Mémoires de Hongrie

09 février 2005
02m 08s
Réf. 00333

Notice

Résumé :

Présentation de l'ouvrage de Sándor Márai Mémoires de Hongrie. Ecrivain prestigieux dans toute l'Europe centrale d'avant-guerre, Márai est tombé dans l'oubli après son exil volontaire aux Etats-Unis. Son oeuvre est redécouverte en Europe dans les année 1990.

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Date de diffusion :
09 février 2005
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Éclairage

Sándor Márai est né en 1900 à Kassa, en Hongrie (aujourd'hui Slovaquie), et mort en 1989. Journaliste au prestigieux "Frankfurter Zeitung", il passe par Weimar, Francfort, Munich, Berlin et Paris, avant de se fixer à Budapest en 1928. Critique littéraire, c'est lui qui le premier écrit des articles sur Franz Kafka. Parallèlement, il poursuit une activité d'écrivain ; ses romans rencontrent un succès immédiat (Les Révoltés, 1930 ; La Conversation de Bolzano, 1940 ; Les Braises, 1942).

En 1948, la Hongrie passe sous le joug communiste ; Sándor Márai est condamné par le nouveau pouvoir comme "auteur bourgeois" et contraint de s'exiler ; en Italie d'abord, puis aux Etats-Unis, à San Diego. En 1956, à la suite de l'invasion de la Hongrie par les Soviétiques, Sándor Márai manifeste son opposition au communisme en refusant que ses ?uvres soient publiées dans son pays "occupé". En Californie, il continue à écrire, des romans, des recueils de poésie, des pièces de théâtre, des mémoires, toujours en hongrois. Mais en dehors de son pays natal, ses ouvrages peinent à trouver leur public.

Devenu veuf, vivant dans un isolement de plus en plus marqué, Sándor Márai se suicide à l'âge de 89 ans. Son oeuvre, restée largement méconnue hors de Hongrie de son vivant, est redécouverte dans les années 1990 sous l'impulsion de l'éditeur Albin Michel et de la directrice de collection d'origine hongroise Ibolya Virag. Aujourd'hui les ouvrages de Sándor Márai sont traduits dans de nombreux pays, et il est considéré comme une figure majeure de la littérature européenne du XXe siècle.

Aurélia Caton

Transcription

(Musique)
Olivier Barrot
Redécouvert il y a une dizaine d'années, Sándor Márai est revenu en pleine lumière quand Claude Rich a adapté et interprété sur scène, son roman Les Braises. Et pourtant quelle gloire avait été celle de cet écrivain hongrois né en 1900 dans une famille de la bonne bourgeoisie. On lisait à travers tout le vieux continent les merveilleux romans de ce lettré accompli d'une Europe Centrale ébloui par les sortilèges de Vienne, de Berlin, de Budapest. Vinrent le nazisme puis le communisme, Sándor Márai choisit l'exil. Ses Mémoires de Hongrie viennent d'être traduites en français chez Albin Michel, mais Márai aurait parfaitement pu les écrire dans notre langue qu'il possédait parfaitement. En route, il s'arrête à Paris en 1948, mais il n'y retrouve guère la ferveur littéraire entrevue avant la guerre. Alors, il poursuit sa route vers l'ouest, et s'embarque pour les Etats-Unis. C'est là qu'il s'est donné la mort, il y a 15 ans, quasi nonagénaire. Quel styliste magnifique qui savait parfaitement confronter son histoire personnelle et celle du peuple hongrois. Il a vécu l'invasion de son pays par l'Allemagne, puis sa libération entre guillemets par les Russes, entre les 2 guerres, 2 différences, sinon que les Soviétiques vénèrent les écrivains, ce qui permet à Márai de poursuivre son oeuvre et de se souvenir du passé glorieux de son pays, à l'époque de l'Autriche-Hongrie mise à bas par le traité de Trianon. Nous autres Français, nous connaissons le Traité de Versailles qui dépeça l'Autriche. Trianon fit de même pour la Hongrie. « Les poètes, cette richesse hongroise, ont continué d'écrire, il faut bien repartir. » conclut un Márai désormais dépourvu de toute illusion.
(Musique)