L'école de peinture de Leipzig

05 juin 2006
01m 53s
Réf. 00351

Notice

Résumé :

Leipzig est devenu le centre d'une nouvelle école artistique dont les toiles sont convoitées par les collectionneurs américains.

Type de média :
Date de diffusion :
05 juin 2006

Éclairage

Phénomène auto-entretenu ou véritable nid de talents, la Nouvelle Ecole de Leipzig atteint des sommets sur le marché de l'art. Depuis une dizaine d'années, les peintres de cette ville de l'ex-RDA connaissent un succès fulgurant, nouvelles coqueluches des galeries new-yorkaises qui se les arrachent. Cet engouement international a été suscité par la situation politico-culturelle de l'Allemagne réunifiée, où bouillonnent les jeunes générations avides d'exprimer leur sensibilité.

C'est cette ambiance qui transparaît dans les tableaux de l'Ecole de Leipzig, ainsi qu'un certain esprit urbain nihiliste que l'on trouvait dans les graffitis du mur de Berlin. Autrefois haut lieu d'une peinture hagiographique du réalisme socialiste, la Nouvelle Ecole de Leipzig reprend volontiers, en la détournant, l'imagerie ouvrière est-allemande.

C'est Neo Rauch qui le premier a ouvert la brèche au milieu des années 90, avec ses grands formats mettant en scène des personnages de l'ex-RDA effectuant des actes improbables. Dans la veine néo-pop, nombres de plasticiens de Leipzig s'emparent du quotidien et de l'actualité, via les images de presse ou de télévision. Reste qu'il s'agit moins d'un style que d'une origine géographique et d'un engouement spéculatif qui constituent le dénominateur commun de ces jeunes peintres.

Cécile Olive

Transcription

Journaliste
A l'est, il y a vraiment du nouveau. Leipzig, à 170 kilomètres de Berlin, ville connue pour ses grands compositeurs, de Bach à Wagner, moins pour ses peintres. Et pourtant, selon le New York Times, cette ville serait devenue le centre du premier phénomène artistique du 21e siècle.
(Musique)
Jochen Hempel
Tout s'est emballé à la fin des années 90, les toiles de l'école de Leipzig se vendent jusqu'à 300.000 euros, elles s'arrachent comme des petits pains.
(Musique)
Jochen Hempel
Ce tableau là, il part à Chicago, celui-là, il va à Antigua et le petit à côté il va au Luxembourg.
(Musique)
Journaliste
Globalement, toutes ces oeuvres partent à l'international.
(Musique)
Journaliste
Les collectionneurs se ruent littéralement sur les oeuvres, certaines encore inachevées. Pour ce peintre, par exemple, il y a 80 personnes sur liste d'attente, et devinez en combien de temps cette peinture pourrait être vendue si elle était exposée ?
Peintre
Oh, 5 minutes
Témoin
Vraiment 5 minutes ?
Peintre
Oui, oui.
Journaliste
L'école de Leipzig, une valeur sûre, si sûre qu'elle est prise d'assaut par les Américains. Ceux-là ont décidé de s'installer ici. Ils ont déménagé leurs oeuvres d'art, de Brooklyn à New York, pour Leipzig, l'endroit où il faut être. Ils inaugurent demain mais sans aucune appréhension.
Jason Starkie
Il y a des gens qu'on n'arrive pas à faire venir à Brooklyn alors qu'ils habitent à Manhattan, mais ici, on arrive à les faire venir. La seule chose qui nous manque ici, c'est une piste d'atterrissage pour hélicoptères, mais on songe à en construire une, peut-être sur le toit du bâtiment 14.
Journaliste
Leipzig a déjà sa légende, mais il est vrai que de riches collectionneurs y viennent faire leurs courses en jet privé.