Cees Nooteboom, Perdu le paradis

19 octobre 2006
02m 28s
Réf. 00357

Notice

Résumé :

Présentation du roman Perdu le paradis, de Cees Nooteboom, écrivain néerlandais voyageur.

Type de média :
Date de diffusion :
19 octobre 2006
Source :
Personnalité(s) :
Thèmes :

Éclairage

Cees Nooteboom, de son vrai nom Cornelis Johannes Jacobus Maria Nooteboom, est né en 1933 à La Haye, aux Pays-Bas. Adolescent, il connaît une scolarité difficile dans un monastère augustinien. Agé d'une vingtaine d'années, il se met à parcourir l'Europe en auto-stop. Ce voyage est la matière première de son roman, Philippe et les autres, publié en 1955.

Passionné d'Espagne, Cees Nooteboom assouvit sa passion du voyage grâce à son métier de journaliste pour des revues néerlandaises, Avenue et Elsevier. Il parcourt le monde entier et ne cesse d'écrire, des romans, des récits de voyage, des poèmes, de la philosophie. Il reçoit le Prix Pegasus et le Prix Aristeion en 1993 pour L'Histoire suivante. Parmi ses principaux romans, on peut citer le recueil Mokusei ! Une histoire d'amour (1982), le roman Le Jour des morts (1998), parus aux Editions Actes Sud.

Son roman Perdu, le Paradis, paru en 2006, suit les pérégrinations de deux femmes brésiliennes d'origine germanique, et propose une réflexion sur la confrontation entre tradition et modernisme, à travers l'évocation de la culture des aborigènes d'Australie.

Aurélia Caton

Transcription

(Musique)
Olivier Barrot
« Elle a un siège côté hublot, une rangée devant moi à gauche du couloir central. A vrai dire, c'est mieux qu'à côté de moi car ainsi, je peux la regarder à mon aise. Elle a de longues jambes en pantalon de toile kaki, attribut masculin qui la rend plus féminine. De grandes mains fortes qui dégagent maintenant un livre d'un papier d'emballage carmin soigneusement collé avec du scotch. Les grandes mains n'ont pas la patience d'attendre. Si le scotch ne cède pas immédiatement, elles déchirent l'emballage. Je suis un voyeur. L'un des grands plaisirs du voyage est d'épier des inconnus qui ne savent pas qu'on les observe. Elle ouvre le livre si vite que je n'ai pas le temps d'en voir le titre ».
(Musique)
Olivier Barrot
Extrait de l'une des premières pages de Perdu le paradis, le dernier roman de Cees Nooteboom traduit en français aux éditions Acte Sud. Nooteboom, à 71 ans, est l'un des écrivains néerlandais les plus reconnus. Et son personnage, écrivain également, lui ressemble assez. C'est un écrivain voyageur habitué des colloques et des sessions d'enseignement loin de son pays. Nous voici à Sao Paulo au Brésil, et cette fois, c'est une femme qui tient la plume, Alma, une brésilienne d'origine germanique tout comme sa meilleure amie, Almut. Toutes deux se sont éprises de l'Australie où elles finissent par s'installer après leurs études de kinésithérapie.
(Musique)
Olivier Barrot
Alma vit une histoire d'amour avec un peintre aborigène, ce peuple originel dont elles s'étaient, l'une et l'autre, forgé une image complètement fantasmée que va corriger, pour elles, un écrivain anglais installé là depuis un demi-siècle. Et puis, leur voyage se poursuit jusqu'à Perth, en Australie occidentale où elles participent à un festival de théâtre. L'Australie, pour elles deux, reposait sur un entre guillemets « malentendu », « ce mot superbe » écrit Nooteboom en conclusion « qui fonde toute littérature, d' Othello à Madame Bovary en passant par A la recherche du temps perdu ».
(Musique)