Palmarès du Festival 2003 et réactions

26 mai 2003
02m 18s
Réf. 00314

Transcription

Journaliste
... treize heures quinze. On termine avec le palmarès du cinquante sixième festival de Cannes. C'était hier soir. Et le choix du jury a été plutôt déconcertant. Les favoris n'ont pas été récompensés. On retrouve Thierry Stampfler avec Jean Marc Gardeux.
Philippe Noiret
Je voudrais bien savoir pourquoi je n'ai jamais reçu le prix de la meilleure interprétation féminine.
Thierry Stampfler
Philippe Noiret n'était pas si loin de la réalité, hier soir, car c'est un homme qui est venu chercher le prix de la meilleure comédienne, et deux femmes qui ont récupéré le prix d'interprétation masculine. Détails triviaux, me direz-vous, mais qui symbolisent bien l'impression étrange laissée par ce palmarès. La palme d'or pour "Elephant" de Gus Van Sant, doublée d'un prix de la mise en scène. Film porté aux nues par certains et donc, on le sait, maintenant, par le jury, mais qualifié de sans intérêt par beaucoup. Longs plans séquence de trajectoires d'adolescents traînant leur ennui alors que dans l'ombre se prépare le drame de Columbine qui fera treize morts tués dans leur école par deux de leurs camarades.
Sant Gus Van
(Traduction) J'ai toujours eu une ambition : être retenu dans une sélection, à Cannes. (Traduction) Alors, la palme d'or, imaginez mon plaisir. (Traduction) Car malgré tout ce qu'on dit, Cannes, c'est le sommet pour un réalisateur.
Thierry Stampfler
Ces deux visages vous sont totalement inconnus. Deux acteurs turcs qui interprètent des personnages déprimés et totalement solitaires. Double prix d'interprétation masculine et grand prix du jury pour "Uzak", film turc lent et mélancolique.
Nuri Bilge Ceylan
(Traduction) Je trouve que ce jury a été particulièrement courageux, cette année, en récompensant des films très minimalistes.
Thierry Stampfler
La meilleure actrice, Marie José Croze est, elle aussi, inconnue en Europe. Elle fait partie de la bande de Denys Arcand dont le film sentimental fut plébiscité par le public. Mais visiblement, le réalisateur québécois espérait plus du jury.
Denys Arcand
Je crois que c'est parce qu'en général, les gens qui font partie d'un jury prennent leur rôle terriblement au sérieux, des films très graves, très sanglants, très tristes. C'est toujours gagnant, ça. D'ailleurs, je songe à en faire un.
Thierry Stampfler
Comme à chaque fois, l'iranienne Samira Makhmalbaf est partie avec une récompense. Cette fois, le prix du jury. Sélection austère, palmarès peu consensuel. Cette édition 2003 du festival de Cannes sera sans doute commentée avec pas mal de virulence à travers le monde.
Journaliste
Voilà, fin de cette édition. L'information continue...