Jean Marais se souvient du Premier Festival de Cannes

27 mai 1981
02m 30s
Réf. 00430

Notice

Résumé :

A l'occasion de la cérémonie de remise des prix, Jean Marais se souvient avec humour du premier Festival de Cannes, en 1946.

Type de média :
Date de diffusion :
27 mai 1981
Source :

Transcription

Yves Mourousi
Après ces deux prix d'interprétation masculine et d'interprétation féminine, je voudrais appeler, pour remettre le grand prix spécial du jury, un homme qui était présent à Cannes en 1946 pour le premier festival comme quelques-uns d'entre vous (j'en suis sûr) dans cette salle. C'était en 1946 : la présentation dans ce palais des festivals d'un film de Jean Cocteau " La Belle et la Bête ", avec Catherine Alric : Monsieur Jean Marais. Je voudrais savoir, quand j'entends 1946, quelle était l'ambiance du festival.
Jean Marais
C'était une ambiance merveilleuse, de conte de fées puisque c'était " La Belle et la Bête " mais...
Yves Mourousi
Très différente d'aujourd'hui ?
Jean Marais
Très différente d'aujourd'hui parce qu'il y avait beaucoup plus de vedettes. Par exemple, je me souviens ici avoir rencontré Gary Cooper. Je m'apprêtais à aller déjeuner à Saint-Jean Cap Ferrat avec Jean Cocteau (quand j'arrivais à Cannes, c'était la première chose que je faisais) et on m'a demandé de déjeuner et j'ai dit : " Non, parce que je veux déjeuner avec Cocteau ". Et, on m'a dit : " Il y a Gary Cooper au déjeuner ". Alors, j'ai dit : " Oui, tout de suite ". Et, c'était extraordinaire pour moi de rencontrer des acteurs pareils.
Yves Mourousi
On dit que c'était plus la folie. Est-ce que tu as l'impression que, aujourd'hui, on est un peu moins fou ?
Jean Marais
Oui, j'ai l'impression que c'était beaucoup, beaucoup moins fou même. C'était complètement fou à ce moment-là : il y avait des vedettes partout, des starlettes aussi qui étaient très attrayantes (les starlettes), qui ont inventé des choses extraordinaires. On entendait au bar de Carlton, par exemple, en disant : " On demande au téléphone Mademoiselle Chiba... truc (que personne ne connaissait) de Hollywood ". Et, on voyait une jeune fille complètement inconnue se lever. Et, c'était sans doute en espérant avoir des contrats qu'elle payait, par exemple, un barman pour faire dire des choses pareilles quoi.
Yves Mourousi
Les moeurs se sont transformées dans ce domaine mais, enfin, on appelle encore quelques producteurs aujourd'hui au téléphone d'Hollywood.
Jean Marais
Ah oui, ça, c'est autre chose.
Yves Mourousi
En tous les cas, avec...