Cannes : le cinéma dans la rue.

19 mai 1976
03m 01s
Réf. 00169

Notice

Résumé :

Pendant le festival 1976, reportage décalé sur le style des festivaliers, célèbres et inconnus.

Date de diffusion :
19 mai 1976
Source :
A2 (Collection: JA2 DERNIERE )

Transcription

Gérard Holtz
Enfin à Cannes, 2500 professionnels, 250 photographes, 500 films, 100 pays, 30 degrés à l'ombre, 1500 journalistes, et France Roche.
France Roche
Le festival de Cannes, comme chacun sait, est une manifestation culturelle destinée à montrer des films, des vedettes et des toilettes. Pour les films, ça va jusqu'à maintenant. Pour les vedettes, ça pourrait aller mieux. Mais quant aux vêtements, Cannes présente un échantillon sociologique tout à fait complet. Car un festival, ce n'est pas seulement des gens très bien habillés dans la vie qui vont voir sur l'écran des gens mal habillés.
(Musique)
France Roche
C'est aussi, sur la Croisette, des gens assez habillés qui contemplent sur le sable des gens très déshabillés. C'est Claudia Cardinale et ce dormeur, clochard de l'été ; ces photographes qui photographient Yves Montand, qui se photographient eux-mêmes ou photographient leurs dignes épouses.
(Musique)
France Roche
C'est Pierre Richard, devant les badauds du troisième âge pour qui le cinéma est surtout dans la rue. Carole Laure, vedette au Canada et Mademoiselle X ou Mademoiselle Y, qui ne sont vedettes nulle part et qui voudraient bien l'être n'importe où.
(Musique)
France Roche
Et puis à Cannes, on est facilement homme sandwich de son propre personnage. On porte son coeur et son âme sur le dos. Les uns arborent l'oeillet rouge et le smoking dès le matin, d'autres le blue jean ou le chapeau de cow-boy jusqu'à minuit. Certaines vont au soleil avec leurs bottes et quelques grammes de jersey, d'autres avec toutes leurs petites laines.
(Musique)
France Roche
Mais, dessiné, imprimé, brodé, incrusté ou pailleté, le tee-shirt est roi. Tee-shirt national, régional, international, artistique, professionnel ou sentimental. Et quand on n'est pas l'homme sandwich de ses états d'âme, on est l'homme sandwich tout court. C'est fou ce que les cinéphiles peuvent manger, tout en se communiquant des recettes nouvelles pour maigrir. Ils transpirent le tout plus tard. Le plus beau vêtement s'achète donc au soleil. 80 projections quotidiennes vous donnent un teint d'endive qu'on transforme sur la plage en tomate. Et on arbore son bronzage avec la fierté modeste d'un nouveau décoré, décoré de l'ordre du mérite méditerranéen. Merci Hitchkock, merci Bergman, merci Losey, ce n'est pas votre cinéma mais ça aussi c'est du cinéma.