Bilan du festival de Cannes 1977

27 mai 1977
01m 52s
Réf. 00180

Transcription

Journaliste
Ça y est, la cérémonie est terminée sur La Croisette, le 30ème festival du film de Cannes a fermé ses portes. Le palmarès a consacré la victoire de l'Italie dont le film "Padre, padrone" remporte le grand prix, un festival que France Roche a trouvé plutôt morose.
France Roche
Ceux qui sont venus au 30ème festival de Cannes pour se bronzer, ont été déçus, il n'y avait pas eu de soleil. Ceux qui sont venus pour se distraire, ont été déçus, il n'y a pas eu de film agréable. En effet, si l'on peut dire que certains festivals ont été ceux de la violence ou de la contestation politique, celui-ci est celui de la morosité et même si j'ose dire de la déprime. Pas beaucoup de film gai, presque pas de film optimiste. Pourtant, optimiste il l'est ce film malgré son austérité "Padre padrone" qui a remporté la Palme d'or. En effet, le film des frères Taviani, inspiré du livre autobiographique d'un berger sarde qui a 20 ans était un analphabète et à 30 ans était devenu un linguiste, montre que l'homme à force de volonté et de courage peut se libérer des prisons de l'ignorance et de la misère. Ce film marque aussi l'entrée en force de la télévision dans la co-production cinématographique. En effet, c'est la RAI, la radio télévision italienne qui a co-produit "Padre padrone" et c'est aussi de la télévision, de la BBC, que sort Ridley Scott, le metteur en scène du prix spécial pour la première oeuvre "Les Duellistes". Plus de télévision pour les grands prix d'interprétation. On a fait du neuf et du raisonnable, du neuf avec Shelley Duvall qui à 27 ans a fait 6 films où elle ne tenait que des seconds rôles, toujours avec le même metteur en scène Robert Altman. C'est l'année de sa naissance que Fernando Rey, le prix de la meilleure interprétation féminine est venu pour la première fois au festival de Cannes. C'est dire qu'il a été de nombreuses fois couronné et il m'a dit : vous savez les prix j'en ai beaucoup et moi comme j'ai horreur du désordre, je les mets dans les tiroirs.