Chronique du festival de Cannes 1978

17 mai 1978
03m 15s
Réf. 00426

Notice

Résumé :

Chronique de l'ambiance à Cannes pour l'ouverture du 31ème festival, de la montée des marches aux coulisses des projections, en passant par le business du cinéma.

Type de média :
Date de diffusion :
17 mai 1978
Source :

Transcription

Journaliste
Treize cents journalistes, ils vont gravir ces marches avec tous en tête un seul but : faire le point du festival. Pourtant, le point du festival, un seul homme en a la charge : Monsieur Antoine, projectionniste depuis 31 ans. Est-ce que vous aimez le cinéma ?
Antoine
Vous me posez une question qui est délicate à répondre mais, enfin, je vais quand même répondre : non.
Journaliste
Non, vous n'aimez pas le cinéma ?
Antoine
Depuis que tout le temps que j'ai été dans le cinéma, je peux vous dire comment étaient les écrans en projection, s'ils étaient bons ou s'ils n'étaient pas très flous, n'importe quoi. Mais, je ne peux pas raconter le jeu d'un acteur.
Journaliste
Cannes festival, Cannes s'affiche : plus de 500 films à voir. Cannes, ville sandwich, à dévorer avec un appétit de requin. Pour vendre ses films, une bonne recette : la Croisette et la bannière. Un comble : certaines affiches vantent les mérites de films pas encore sortis de la tête des scénaristes mais on comprend mieux quand on sait que, derrière l'affiche, la suite est là. Suite des palaces où se négocient les contrats futurs et où le vieil Hollywood peut-être a besoin de calme. Cannes où non seulement des films se vendent mais aussi se montent comme une mayonnaise et où tous les ingrédients on les trouve sur la Croisette : près de 30 000 acteurs, producteurs, distributeurs, financiers et dragueurs en tout genre. Cannes : des films à voir, mais aussi des films en gestation, la palme d'or des années futures est peut-être, en bourgeon, aujourd'hui sous les palmiers. Première présentation du jury, premier direct d'un journaliste suisse, 23 films pour une palme d'or, un président américain Alan Pakula et au milieu de tous ces hommes, une seule femme : Liv Ullmann, interprète de Bergman. [anglais].
Liv Ullmann
[anglais]. (Traduction) Elle aime toutes sortes de films mais surtout ceux qui s'attachent à décrire les problèmes réels, contemporains des gens.
Journaliste
Première conférence de presse aussi, premier moment de traque, metteurs en scène et acteurs se soumettent à la question. Trois petits tours de Babel et puis ils s'en vont. Et, c'est l'inauguration officielle avec un film russe, " Un accident de chasse ". "Un accident de chasse" pour l'ouverture. Une ouverture avec des meutes de photographes et de badauds. Peu d'étoiles à notre avis mais beaucoup de satellites qui gravitent autour du monde du cinéma. Les stars tanguaient un peu dans la tempête, dans l'orage des flashes. Une envolée de noeuds papillon, une envolée d'éphémères qui tous rêvent de laisser leurs empreintes, leurs traces comme sur les trottoirs d'Hollywood. Sur Sunset boulevard : une trace ou plutôt une mince pellicule, un simple film.