Reportage sur la vie d'une unité de l'ALN des frontières

22 janvier 1958
01m 31s
Réf. 00055

Notice

Résumé :

Ce reportage (images filmées par des équipes britanniques) montre des soldats du FLN en manoeuvre à Sakiet Sidi Youssef en Tunisie.

Date de diffusion :
22 janvier 1958
Source :

Éclairage

Ce sujet tourné par des reporters britanniques est diffusé alors que débute la décisive bataille des frontières ou bataille du barrage entre l'armée française et l'ALN des frontières.

L'ALN des frontières s'est constituée sur des bases à l'Est et à l'Ouest de l'Algérie dès 1955 – 1956. Progressivement, cette armée parvient à être bien structurée, hiérarchisée et dotée d'un équipement moderne. Il s'agit non seulement d'assurer la conduite des combats, de servir de base arrière mais aussi d'approvisionner en armement et en munitions les wilayas de l'intérieur.

L'accord passé entre la France et la Tunisie lors de son indépendance le 20 mars 1956 prévoit de limiter l'installation de l'ALN et la circulation d'armes. Dans les faits, elles s'intensifient malgré les rappels répétés de la France auprès de Habib Bourguiba.

Les combattants algériens stationnés le long de la frontière tunisienne, notamment à Sakiet Sidi Youssef, ont pour objectif d'attaquer frontalement et de franchir le barrage électrifié de la ligne Morice. La ligne Morice (du nom du Ministre de la Défense de l'époque) a été érigée à partir de l'été 1957, à une distance de 20 à 30 kilomètres de la frontière et court sur plus de 400 kilomètres de la côte méditerranéenne aux confins du Sahara. Ce réseau de fils barbelés, électrifiés (à haute tension) et miné, est constamment surveillé.

Les combats engagés en janvier 1958 sont extrêmement rudes et se prolongent jusqu'en mai 1958. Très meurtriers, ils infligent de lourdes pertes et un coup d'arrêt aux activités de l'ALN des frontières, qui se traduisent par une grave crise interne au sein du FLN.

Peggy Derder

Transcription

(Musique)
Journaliste
Voici, pour la première fois, un reportage tourné de l’autre côté. Ce reportage, venu d’une source étrangère, a saisi une unité de rebelles algériens dans un camp d’entraînement dont la situation se place à l’est et en dehors de la frontière, c’est-à-dire en territoire tunisien. Harangué avant son départ par un commissaire politique, un détachement de soixante-dix hommes s’est mis en route pour tenter de rejoindre la région de Constantine.
(Musique)
Journaliste
Début de route sans histoire qui mène, le soir, à un bivouac de fortune.
(Musique)
Journaliste
Chacun s’endormira, arme suspendue, et, jetés en vrac, ces tubes de fer bourrés d’explosifs qui s’ajustent l’un à l’autre et se glissent pour ouvrir un passage sous le réseau de barbelés qui garde la frontière. Réveil et départ à l’aube. Et le convoi continue sa marche vers son premier but : le barrage électrifié qu’il s’agira de passer en pleine nuit, si l’on réussit la coupure. Peut-on voir, là, le fait exceptionnel ? Complicité ou impuissance ? Le moins qu’on puisse dire, c’est que les faits ne concordent pas avec certaines déclarations tunisiennes. Et c’est, là, un aspect de l’affaire d’Algérie.