La Garde à la frontière chinoise

30 novembre 1950
45s
Réf. 00133

Notice

Résumé :

A la frontière sino-vietnamienne, le pays est tenu par la minorité Nung qui reste loyaliste à la France. De l'autre côté, en territoire chinois, le Vietminh a installé une base de cadres politiques et les troupes françaises en alerte patrouillent le long du fleuve frontalier en essayant d'éviter un incident diplomatique avec la Chine communiste.

Date de diffusion :
30 novembre 1950
Source :

Éclairage

L'année 1950 marque un tournant dans la guerre d'Indochine. Jusqu'alors considérée comme un conflit de décolonisation, elle bascule dans la logique des blocs et de l'opposition du camp libéral au camp communiste.

A partir de 1950, l'aide des Etats-Unis à l'effort de guerre français va ainsi se faire bien plus massive, et ce alors même que la guerre d'Indochine va à l'encontre du principe des peuples à disposer d'eux-mêmes dicté en 1918 par le Président Woodrow Wilson, car il s'agit avant toute chose de participer à l'endiguement de la menace communiste qui risque de se répandre en Asie du Sud-Est sous l'action cumulée du Vietminh d'obédience communiste et du la Chine de Mao. A l'inverse, et dans le même temps, la Chine, état frontalier du Vietnam, accentue son soutien militaire et logistique au Vietminh, pour contrecarrer l'expansion de la sphère d'influence américaine de l'autre côté du Pacifique.

Le sujet ici proposé illustre l'actualité fin 1950 de cette région de Moncay, à la frontière sino-vietnamienne. Il est d'ailleurs particulièrement intéressant de remarquer que cette zone sensible est mise en scène de manière paisible voire même bucolique. Le commentaire insiste sur le fait que « le calme n'a cessé de régner » et la musique extra-diégétique a les accents d'une balade un peu mièvre. Pourtant à mieux y écouter et regarder, la seconde moitié de l'extrait présente une accumulation de plans présentant des soldats français de garde ou en patrouille sur la rivière et la voix off fait une allusion des plus sibyllines à cette « nation officiellement à l'écart du conflit » qui occupe l'autre rive de la Tong-Hinh et où se situe une école de cadres du Vietminh. Vis-à-vis des Français de Métropole, l'accent est donc résolument mis ici sur le caractère non agressif des troupes françaises et sur leur mission de maintien de l'ordre.

Delphine Robic-Diaz

Transcription

Journaliste
C’est dans la région de Mong Cai, dernière ville frontière sino-vietnamienne tenue par nos troupes, que le gouvernement chinois a situé ces incidents. Autour du pont international, cependant, le calme n’a cessé de régner dans la région soumise au contrôle des partisans Nungs, dits « Becs d'ombrelle », dont le loyalisme ne s’est jamais démenti. De l’autre côté du fleuve, en revanche, à Tong-King, le Viêt Minh possède une école de cadres située en territoire chinois. Et cette proximité oblige les garnisons françaises à effectuer de fréquentes patrouilles fluviales. Face à une frontière hostile, nos troupes accomplissent leur mission sans provoquer une nation officiellement à l’écart du conflit.