Opération "Mars" en Indochine [muet]

1951
02m 55s
Réf. 00134

Notice

Résumé :

[Document muet] Découverte d'une cache d'armes dans une grotte à résurgence et déplacement forcé d'un village et de ses habitants.

Type de média :
Date de diffusion :
1951
Source :
AF (Collection: Non Utilisés )
Lieux :

Éclairage

Découpé en trois temps, ce document muet est constitué d'images n'ayant jamais été intégrées à des sujets d'actualités, des rushes bruts tournés sur le terrain par des opérateurs militaires au cours de l'opération « Mars » (Cochinchine, mars 1951).

La première séquence s'attarde sur une messe dite à bord du navire qui transporte les troupes du Corps expéditionnaire. Si l'essentiel de l'assistance est occidentale, quelques visages de catholiques vietnamiens sont néanmoins visibles dans la foule. Le nombre de Vietnamiens participant à l'opération est également notable et atteste la vietnamisation du conflit mise en œuvre par le général de Lattre dès son arrivée en Indochine fin 1950.

Ce document est également intéressant par sa dimension « contre-espionnage » puisque l'opérateur embarqué sur cette opération a pu filmer la découverte, dans une grotte, d'une cache vietminh à l'arsenal impressionnant. Comme ces images n'ont jamais fait l'objet d'aucun montage, ni donc de coupes, certains plans inédits restituent une véritable authenticité au témoignage livré. Rares sont, en effet, les films dans lesquels se laisse entrevoir avec spontanéité la jeunesse des combattants, ici par exemple l'un cherche à entrer dans le champ de la caméra pendant que l'autre titube sur une passerelle de fortune en fixant l'objectif. De tels « regards-caméras » ont fatalement pour issue de dénoncer la présence de la caméra et donc la médiation de l'information. Pour ne pas rompre l'illusion du spectacle cinématographique et renvoyer le spectateur à son statut d'observateur secondaire, ces plans sont traditionnellement supprimés des montages.

De la même manière, les sourires et les gestes des soldats à l'égard des civils vietnamiens lors de l'évacuation du village qui constitue la troisième séquence, sont également remarquables et inédits. De tels moments de complicité et de bonne humeur n'ont d'ailleurs pu passer le seuil de la censure de l'époque car ils n'auraient pu trouver leur place dans le cadre de la propagande officielle qui privilégiait la gravité des situations et les scènes d'action militaire.

Delphine Robic-Diaz