Opérations militaires de l'Aurès en novembre 1954

29 novembre 1954
01m
Réf. 00210

Notice

Résumé :

Présentation des opérations militaires menées en novembre 1954 dans les Aurès.

Date de diffusion :
29 novembre 1954
Date d'événement :
01 novembre 1954

Éclairage

Face à l'action de la guérilla nationaliste algérienne, le gouvernement français se cantonne d'emblée à une logique de répression. Mais, mal préparée et surprise par l'ampleur du soulèvement, l'armée ne peut venir à bout de la rébellion, en particulier dans l'Aurès, et ce malgré son nombre : plus de 55 000 hommes stationnant en Afrique du Nord sont mobilisables sur le terrain dès novembre. Comme l'ont souligné les historiens de la guerre d'Algérie, le caractère disproportionné, violent et arbitraire de la réplique française attise le ressentiment contre la France. Ce ressentiment favorise la multiplication des ralliements au FLN. Aussi des zones comme la Kabylie basculent-elles rapidement dans le camp nationaliste. L'extension de la guérilla qui en résulte rend dès lors la solution militaire de plus en plus incertaine.

Les images d'engagement militaire diffusées ici (tirs, blessés, incendies, déploiements, ratissages, colonnes de prisonniers, interrogatoire des suspects…) illustrent l'un des traits dominants de l'information filmée sur l'Algérie jusqu'en 1959. Comme le souligne Benjamin Stora [La Gangrène et l'Oubli. La mémoire de la guerre d'Algérie, 1991], la logique consiste en effet à mettre en images - le plus souvent prises par le Service cinématographique de l'armée - "la litanie de la force de frappe et de la supériorité sur les rebelles algériens", afin de justifier l'intervention française et de suggérer son inéluctable victoire".

À la fin des années 1950, face à l'enlisement algérien qui manifeste clairement l'échec de la politique de maintien de la France en Algérie, cette logique cédera très progressivement le pas à une information moins unilatérale.

Philippe Tétart

Transcription

Commentateur
Dans l'Aurès encerclé, les opérations de ratissage se poursuivent. Secteur par secteur, la montagne va être contrôlée jusque dans ses moindres recoins pour y faire renaître le calme et la sécurité. Un important engagement a eu lieu dans les environs de T'Kout où une unité parachutiste a pénétré dans le village d'Akrich en flammes.
(Silence)
Commentateur
Les hors-la-loi ont laissé quelques morts et plusieurs blessés.
(Silence)
Commentateur
Ratissage dans la montagne, interrogatoire des suspects, vérification d'identité des habitants, appel aux populations à se réfugier dans les secteurs de sécurité, toutes ces mesures ne manqueront pas de ramener le calme dans l'Aurès. Déjà des groupes descendent de leur mechta perdue. On attend la population entière du douar Ichmoul, premières annonces, espère-t-on, de la fin de la crise.