Proclamation de l'indépendance algérienne [muet]

05 juillet 1962
07m 58s
Réf. 01003

Notice

Résumé :

[Document muet] Le 5 juillet 1962, à travers tout le pays, les Algériens fêtent l'indépendance. Le sujet montre les scènes de liesse dans les rues d'Alger et de Constantine.

Type de média :
Date de diffusion :
05 juillet 1962

Éclairage

Depuis les résultats du référendum du 1er juillet, l'Algérie est en liesse. Officiellement la fête de l'indépendance est fixée au 5 juillet, date symbolique, en référence à la capitulation du dey d'Alger en 1830. Ce 5 juillet 1962 de fête efface pour les Algériens le 5 juillet 1830, début de la colonisation. Défilés à grand renfort de drapeaux, cortèges de véhicules bondés, danses, scènes d'embrassades et d'euphorie prennent place partout dans la capitale comme ici devant la Grande Poste d'Alger ou encore à Constantine (par exemple place de la Brèche), comme le montre ce film qui est un montage de deux tournages réalisés à Alger et à Constantine le jour-même.

Benyoucef Ben Khedda, président du Gouvernement provisoire de la République algérienne, et plusieurs autres personnalités de la guerre d'indépendance sont acclamés par la foule algéroise qui ignore tout de la crise interne qui déchire le FLN. Elle oppose depuis plusieurs semaines l'état-major général de l'ALN aux dirigeants du GPRA. L'alliance entre Houari Boumediene et Ahmed Ben Bella parviendra à s'imposer dans la conquête du pouvoir, avant que le premier n'écarte le second devenu président de la République par un putsch militaire le 19 juin 1965.

L'atmosphère est si détendue à Alger, comme on peut le constater sur ces images, que même les Européens jusqu'alors terrés chez eux, sortent dans les rues pavoisées. Il en va tout autrement à Oran où la journée du 5 juillet 1962 tourne au drame. Des coups de feu, dont l'origine parfois attribuée à l'OAS est demeurée inconnue, éclatent en ville. Un déchaînement de violences se poursuit toute la journée sans que les troupes françaises n'interviennent face aux nombreuses exactions : tortures, meurtres à l'arme blanche, pillages, enlèvements de nombreux Français d'Algérie. Le bilan est lourd : 95 personnes dont 20 Français d'Algérie tués, 161 blessés, plusieurs centaines de disparus.

Quelques semaines plus tard, le 26 septembre 1962, les élections à l'Assemblée algérienne, sur liste unique du FLN, portent Ahmed Ben Bella à la tête du nouvel État indépendant.

Note : Il est à noter que la scène située en fin de film, qui montrent des personnes venant voter, probablement au sein de l'hôtel de ville de Constantine, est sans aucun doute une scène rajoutée au montage. Elle a certainement été tournée quatre jours plus tôt, lors du référendum du 1er juillet.

Peggy Derder